Si l’état de l’économie vous inquiète, sachez que de plus en plus d’économistes partagent également votre sentiment.
C’est du moins ce que révèlent les résultats d’un sondage, mené au cours des derniers jours auprès des membres de l’Association des économistes du Québec (Asdeq). Des résultats marqués d’un pessimisme qu’on n’avait pas observé depuis huit trimestres, ou février 2009.
Bien que la majorité des économistes consultés (58%) estiment que l'économie québécoise se maintiendra au cours des six prochains mois, pas moins de 35% d'entre eux croient que la situation économique du Québec se détériorera au cours de cette période.
Et ce n’est certainement pas l'annonce récente du rejet du projet pour l'emploi de M. Obama par le Sénat américain qui viendra les rassurer, commente Jean-Michel Cousineau, président du comité des politiques publiques de l'Asdeq.
Cette inquiétude est partagée par quatre fois plus d’économistes qu’il y a quatre mois (juin 2011), alors que seulement 8% des économistes consultés s’attendaient à ce que la situation économique se déteriore. À l’époque, 65% des économistes s’attendaient à ce que la situation économique se maintienne, et 26% à ce que la situation s’améliore.
Depuis, l'optimisme à l'égard de la conjoncture économique du Québec s'est fortement estompé. La proportion des économistes interrogés considérant que la situation économique s’améliorera a diminué de 73% pour atteindre l’atteindre l’adhésion de 7% seulement des économistes.
L'équilibre budgétaire devrait attendre
L’inquiétude est telle, que devant la perspective d'une rechute de l'économie mondiale, plus de 60% des économistes consultés estiment que les gouvernements du Québec et du Canada devraient remettre en question leur objectif d’équilibre budgétaire.
Plus précisément, 29% croient que les gouvernements devraient attendre d’en savoir plus, 32% croient que les gouvernements devraient repousser leur cible de retour à l’équilibre budgétaire et que près de la moitié de ceux-ci considèrent qu’il faudrait mettre en place de nouveaux plans de relance.
À l’opposé, quatre économistes interrogés sur dix (39%) estiment au contraire que les gouvernements du Québec et du Canada devraient maintenir leur cible de retour à l'équilibre budgétaire.
Plus de concurrence dans la construction
Par ailleurs, la majorité des économistes interrogés (68%) estime que la concurrence est faible dans le secteur de la construction non résidentielle.
Selon les deux tiers (65%) des économistes interrogés, le secteur gagnerait en compétitivité si le marché de la construction au Québec s'ouvrait aux entreprises de construction de l'extérieur de la province, au-delà des ententes de mobilité actuelles.
Toutefois, 20% d'entre eux estiment que l'effet serait nul (1%) ou négligeable (19%), alors que 15% ne peuvent juger de l'effet de cette mesure.
Ce sondage a été réalisé en ligne par Léger Marketing, du 29 septembre au 11 octobre 2011, auprès des économistes membres de l'Asdeq. Dans l'ensemble, 183 des 689 membres rde l'Association ont répondu au sondage, ce qui confère aux résultats de l'étude une marge d’erreur de 6,2%, 19 fois sur 20.