Le rapport doit être remis au conseil municipal le 18 juin, ce qui laisse à Michel Doyon sept semaines pour examiner le dossier sous toutes ses coutures, dont la pertinence du contrat, les coûts et les allégations de conflit d'intérêts.
Ces allégations concernent notamment l'ex-président du comité exécutif, Frank Zampino, qui est allé travailler chez Dessau avant de démissionner la semaine dernière, et l'homme d'affaires Tony Accurso impliqué, tout comme Dessau, dans le contrat de 356 millions $ des compteurs d'eau, le plus gros de l'histoire de la Ville.
En entrevue à «La Presse», M.Doyon, qui prendra sa retraite le 2 juin, se demande si la Ville souhaite une véritable enquête, rappelant qu'il n'est pas ingénieur, mais comptable.
Il soutient être incapable de se prononcer sur l'aspect technique des compteurs, ce qui le forcera à embaucher des ingénieurs, ce qui devrait exiger un recours à un appel d'offres, un processus d'au moins un mois.
Le vérificateur croit aussi avoir besoin d'un avocat pour étudier le libellé de l'appel de propositions du contrat des compteurs d'eau.
Entre-temps, Michel Doyon doit compléter son enquête de cinq mois sur les transactions conclues par la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM). Le rapport à ce sujet est attendu pour le 25 mai.
À sa retraite avant même la date prévue du dépôt du rapport sur les compteurs d'eau, Michel Doyon sera remplacé par Jacques Bergeron qui a été nommé par le conseil municipal aux deux tiers des votes.
Le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville, Benoît Labonté, applaudit cette sortie publique du vérificateur, rappelant que sa formation avait réclamé un délai jusqu'à la fin du mois d'août pour la réalisation d'une telle enquête. Il s'attend d'ailleurs à ce que M. Doyon revienne devant le conseil de ville pour réclamer un délai plus raisonnable.
Benoît Labonté estime que l'administration Tremblay cherchait une solution expéditive pour mettre le dossier derrière elle le plus rapidement possible.