Les cours des produits agricoles ont continué leur envolée mardi à la Bourse de Chicago, dans un marché très pessimiste pour la qualité des récoltes dans la Corn Belt, une grande région céréalière dans le centre et le sud des États-Unis, actuellement touchée par la sécheresse.
Le marché a clôturé plus tôt mardi, vers 17H00 GMT, à la veille de la fête nationale aux États-Unis mercredi.
"Il est évident que nous nous trouvons actuellement dans un marché complètement dirigé par les conditions météorologiques", a noté Paul Georgy, de la maison de courtage Allendale.
Très fortes chaleurs et faibles précipitations handicapent en effet le développement des plantations du premier producteur de maïs au monde alors que les cultures sont entrées en phase de floraison, une étape cruciale de leur développement.
Les répercussions se font déjà fortement sentir puisque chaque semaine, le département américain de l'Agriculture (USDA) révise à la baisse le pourcentage de plants de maïs jugés bons ou excellents. Au 1er juillet, ils atteignent seulement 48% du total contre 69% l'an dernier à la même période.
"Il s'agit du plus mauvais pourcentage de plants de bonne qualité depuis 1988, où les États-Unis avait connu une récolte effroyablement mauvaise", a commenté Rich Nelson, de Doane Advisory Services.
Au vu des rapports de l'USDA sur l'état des cultures, il est clair que les prévisions de rendements sont trop optimistes, estiment de leur côté les analystes de Commerzbank.
"Nous sommes constamment en train de revoir à la baisse nos estimations de rendements et nos attentes de productions pour les récoltes de maïs et de soja", en particulier, ce qui pousse à la flambée des prix, a noté M. Nelson, le blé suivant cette tendance.
En outre, une commande de 35 000 tonnes d'huile de soja par la Chine au cours de la nuit a encore accentué cette hausse, a-t-il ajouté, augmentant la pression à la demande, alors que l'offre s'annonçait des plus mauvaises, en Amérique latine comme aux États-Unis, à cause de la sécheresse.
De ce fait, les prix des grains atteignaient des sommets: le soja a terminé à son plus haut depuis le mois de juillet 2008, juste avant l'éclatement de la plus grave crise financière depuis 1929, le maïs était à son plus haut depuis septembre 2011, alors que le blé rejoignait les sommets de juin 2011.
Les analystes continuaient toutefois à croire à un rafraîchissement imminent des températures.
"Sur la carte des prévisions météorologiques, on s'aperçoit que la zone de forte pression qui se maintenait au-dessus du nord-est du pays se déplace vers l'ouest, pour aller bientôt casser la ceinture de la chaleur", dans le centre des États-Unis, a remarqué M. Nelson.
"Et l'on espère que d'ici une semaine environ, cela se traduira par des chances accrues de précipitations. En même temps, c'est aussi ce que l'on avait prévu il y a 10 jours et rien de tout cela ne s'est produit", a-t-il précisé.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet a terminé à 7,1875 dollars contre 6,9250 dollars lundi.
Le boisseau de blé à même échéance a fini à 7,8225 dollars dollars contre 7,5450 dollars.
Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en juillet a terminé la séance à 15,7225 dollars contre 15,3225 dollars.