Une des plus importantes banques européennes, la Deutsche Bank, a publié la semaine dernière un rapport qui rejette les arguments des sceptiques sur les changements climatiques.
Dans le rapport, les analystes de la Deutsche Bank sur les changements climatiques et l'investissement sont clairs : « La conclusion première de notre rapport est que les arguments principaux des sceptiques ne font pas le poids contre la théorie selon laquelle des changements climatiques d'origine humaine se passent actuellement et que qu'ils sont une menace importante à long terme. »
Les analystes de la Deutsche Bank soulignent toutefois qu'une certaine incertitude existe dans toute analyse des facteurs de cause à effet d'un « système aussi complexe que le climat planétaire ». Selon eux, ces incertitudes sont mal expliquées au public et minent souvent la crédibilité des chercheurs.
« L'incertitude est une composante inévitable dans notre compréhension des systèmes qui nous entourent puisque leur déchiffrage ne saurait être parfait, que l'on s'intéresse au climat ou aux marchés », rappelle le responsable de la recherche sur l'investissement et les changements climatiques de la Deutsche Bank, Mark Fulton.
Des arguments démolis
Dans leur rapport, les analystes s'attaquent à différents arguments proposés par les sceptiques. Ces derniers soutiennent fréquemment que la planète a connu des périodes de réchauffement semblables, notamment au Moyen-âge, et qu'il n'y a donc pas raison de s'inquiéter.
« Les températures de l'hémisphère nord durant le Moyen-âge sont peut-être comparables à celles d'aujourd'hui, mais les données estimées sont très peu sûres puisqu'il n'existe pas de registre fiable pour comparer les deux périodes », indiquent les analystes de la Deutsche Bank.
Les sceptiques soutiennent également que l'augmentation de quantité de gaz carbonique dans l'air favorisera la croissance des plantes et l'agriculture. Les analystes de la Deutsche Bank soulignent pour leur part que les expériences menées pour quantifier l'impact d'un environnement plus riche en gaz carbonique sur les plantes ne permettent pas de tirer des conclusions semblables.
« [Les expériences] démontrent que plus de gaz carbonique n'amène pas de croissance plus importante chez toutes les plantes et que le contenu nutritionnel de certaines cultures a plutôt été affecté négativement », préviennent-ils.
Les analystes de la Deutsche Bank concluent en rappelant que les changements climatiques observés dans le passé ont été souvent accompagnés de mouvements migratoires, de guerres et de maladies : « La population humaine augmente actuellement et cette croissance intensifiera l'impact des changements climatiques, et ce, même en tenant compte des progrès technologiques. »