BUDGET QUÉBEC 2013 - La communauté d’affaires québécoise, qui avait craint au plus haut point le premier budget du gouvernement Marois, est soulagée. Dans l’ensemble, les mesures présentées par le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, répondent à plusieurs de ses préoccupations. Tour d’horizon des éléments positifs et négatifs du budget soulignés par les principaux organismes qui défendent les intérêts des gens d’affaires de la province.
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Le Conseil du patronat estime que le budget concilie plusieurs des engagements pris dans le discours inaugural du gouvernement tout en tenant compte des préoccupations exprimées par le milieu des affaires quant au contrôle des finances publiques et à la mise en œuvre de conditions propices à l’investissement. Il apprécie particulièrement le congé fiscal pour les grands projets d’investissement, de même que la prolongation jusqu’en 2017 du crédit d’impôt à l’investissement et la décision du gouvernement d’aller de l’avant avec les régimes volontaires d’épargne-retraite.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain est satisfaite du fait que le budget accorde une place importante aux investissements privés pour la prospérité du Québec. Le gouvernement devra selon la Chambre s'assurer que les mesures fiscales annoncées et la mise en place de la Banque de développement du Québec contribueront efficacement à la rétention des sièges sociaux ainsi qu'à l'attractivité et au déploiement du talent entrepreneurial.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est satisfaite du retour à l’équilibre budgétaire et de la volonté gouvernementale de contrôler les dépenses. La FCEI applaudit aussi la volonté du gouvernement d’alléger le fardeau administratif et règlementaire qui pèse sur les PME. « Lorsqu’on sait qu’il en coûte 7 milliards $ annuellement aux entreprises pour se conformer à la réglementation, l’annonce d’aujourd’hui sera vue d’un bon œil par les dirigeants de PME», dit Simon Gaudreault, économiste à la FCEI.
Le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec salue quant à lui la décision de maintenir le Fonds des générations ainsi que la diversification des sources de revenus pour réduire le poids de la dette. « Nous sommes également très heureux de constater que la totalité des redevances minières sera versée au Fonds des générations », dit Christian Bélair, directeur général du Regroupement.
La Fédération des chambres de commerce du Québec applaudit notamment les mesures de soutien à l’investissement privé annoncées, qui comprend notamment le congé fiscal pour les grands projets d’investissement, axé particulièrement sur le secteur manufacturier et la transformation des ressources minérales et forestières et le crédit d’impôt à l’investissement dans les régions.
Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) est enchantée du fait que l'importance du secteur manufacturier comme contributeur majeur à la création de richesse a été explicitement reconnue dans ce budget et plusieurs mesures visent à en assurer la croissance à long terme. «Le secteur manufacturier a été sous pression depuis plusieurs années et le budget pose les fondations d'une politique pour l'industrie qui permettra de consolider et de faire croître le secteur», a dit Simon Prévost, président de l'organisme. MEQ se dit aussi rassuré de voir reconnue l'importance capitale de relancer les exportations du Québec, mais attend de connaître les détails du Plan de relance des exportations que le gouvernement proposera ultérieurement pour se prononcer sur le réalisme et l'impact de ce plan.
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La Chambre de commerce du Montréal métropolitain regrette que le gouvernement Marois soit demeuré muet sur la place stratégique qu'occupe la métropole dans le développement économique de l'ensemble du Québec.
Le Conseil du patronat déplore la décision de hausser les impôts de plusieurs contribuables, la suspension des mesures annoncées dans le dernier budget en ce qui concerne l’embauche de travailleurs expérimentés et l’effort supplémentaire exigé aux institutions financières en matière de contribution fiscale.
La FCEI est déçue de l’approche qui privilégie une intervention directe et un soutien à certains secteurs d’activités ciblés au lieu d’une vision qui prend en compte l’ensemble des entreprises. «Les PME profiteront des retombées indirectes liées par exemple, au congé fiscal pour les grands projets et au prolongement du crédit d’impôt à l’investissement. Cependant, devant la morosité du climat économique, elles auraient davantage souhaité une réduction du fardeau fiscal de l’ensemble des entreprises, qui demeure une préoccupation majeure pour les PME québécoises, quitte à la financer par une diminution de l’aide aux entreprises», dit Martine Hébert, vice-présidente, Québec, de la FCEI.
La Fédération des chambres de commerce du Québec émet un bémol quant à la décision de réduire de 1,5 M$ par année les investissements dans les infrastructures. La Fédération espère que cette réduction n’aura pas pour conséquence d’annuler ou de retarder des travaux d’infrastructures essentiels au développement économique.
La dette du secteur public du Québec continue de grimper rapidement. Elle s’élève maintenant à 251,5 G$, selon l’Institut économique de Montréal (IEDM), qui a procédé à la mise à jour de son compteur de la dette québécoise en temps réel. D’ici au 31 mars 2014, le compteur de l’IEDM progressera de 16,7 G$, soit l’équivalent de 22,9 millions par jour ou de 265 $ par seconde.
«Avec ou sans Fonds des générations, le gouvernement doit maintenir un niveau d’effort au moins équivalent pour rembourser l’imposante dette québécoise. Y consacrer annuellement l’argent des redevances hydrauliques et autres revenus exceptionnels fait partie de cette discipline budgétaire, selon Youri Chassin», économiste à l’IEDM
Même si MEQ salue l'intention du gouvernement de poursuivre le développement du Nord-du-Québec, la réforme du régime de redevances minières qui sera entreprise laisse planer de grandes incertitudes, soutient Simon Prévost. «Il est absolument essentiel qu'au cours des prochains mois le gouvernement poursuive son dialogue avec les entreprises pour maximiser l'impact positif sur la croissance économique des politiques gouvernementales.»