Bombardier se réjouit étonnamment de la décision de son concurrent Embraer d’équiper sa prochaine génération de jets régionaux des mêmes moteurs Pratt & Whitney que ceux qu’utiliseront ses nouveaux avions de gamme CSeries.
L’avionneur brésilien a annoncé mardi avoir sélectionné la famille de moteurs PurePower, de la filiale de United Technologies, pour équiper ses prochains avions E-Jet.
Les deux modèles de moteurs (PW1700G et PW1900G) devraient, selon Pratt & Whitney, permettre des «réductions significatives» de consommation, d’émissions polluantes, de bruits et de coût d’opération. Ces appareils modifiés de 85 à 125 passagers, concurrents directs des avions régionaux de Bombardier, doivent entrer en service à compter de 2018.
Qu’à cela ne tienne. Selon le vice-président stratégie de Bombardier Avions commerciaux, ce choix constitue à plus d’un titre une bonne nouvelle pour l’avionneur québécois.
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D’une part, affirme Benjamin Boehm, il vient avaliser la décision de Bombardier d’équiper ses avions CSeries des turbosoufflantes PurePower. Embraer devient le troisième avionneur à le faire, après Airbus pour son A320neo, et le russe Irkout pour ses avions de passagers de modèle MS-21.
Ensuite, dit-il, Bombardier ne peut que profiter d’une plus grande utilisation de ces réacteurs. D’une part, une plus grande demande devrait réduire les dépenses de production, susceptibles d’entraîner une réduction des coûts d’acquisition du moteur.
Enfin, croit le vice-président Boehm, une utilisation plus répandue de ce moteur pourrait favoriser un accroissement des ventes du CSeries. Ne serait-ce que parce que les institutions prêteuses préfèrent financer des avions disposant de composantes communes à d’autres appareils fabriqués par d’autres avionneurs.
«Bref, s’il subsistait un doute quand à l’efficacité de système de propulsion de notre gamme CSeries, il n’y en a plus.» Ce qui ne veut pas dire, précise M. Boehm, qu’on s’inquiète chez Bombardier de l’amélioration des E-Jet d’Embraer.
Ce sont vraiment des avions régionaux qui ne peuvent être comparés d’aucune manière aux CSeries et avions régionaux de Bombardier, dit-il. «Le CRJ 900 dispose d’un avantage coût de 16% sur le EJ190 d’Embaer. Et lorsqu’il sera équipé du moteur PurePower de Pratt, nos CRJ demeureront encore supérieur.»
Quant au CSeries, dit-il, cet avion aura toujours l’avantage d’être à ce jour encore le seul avion à avoir été conçu spécifiquement pour accueillir les turbosoufflantes PurePower de Pratt & Whitney. Il en résultera, assure-t-il, un coût d’opération inférieur à tout autre appareil de cette taille sur le marché.
Le premier avion CSeries, assemblé à Mirabel, doit effectuer son premier vol d’essai d’ici juillet 2013, avec quelque mois de retard sur l’échéancier initial. Cette étape inaugurale devait à l’origine être complétée avant la fin de 2012. La production et la première livraison devraient suivre ensuite, au cours de l’année 2014.
L’action de Bombardier se négociait à 3,90$ à la clôture de la Bourse de Toronto, le 9 janvier 2013, en hausse de 0,04$ ou de 1,04%. Depuis un mois, l’action de Bombardier a vu sa valeur progresser de 16,07%, mais reculer depuis un an de 5,34%.
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