ANALYSE. La proposition de Stéphan Crétier de privatiser la société qu'il a fondée en 1995 pourrait avoir une conséquence indirecte fâcheuse pour les investisseurs québécois: une autre entreprise importante établie dans la province sera retirée de la cote de la Bourse.
Même si Garda n'était pas le titre fétiche des investisseurs institutionnels de la province, l'entreprise constitue le seul titre canadien qui permettait d'investir dans deux secteurs pointus: la sécurité internationale et le transport de valeurs.
Cette transaction s'ajoute à d'autres, intervenues récemment, qui réduisent les possibilités de placement pour les investisseurs de la province.
Dans le secteur des technos, deux PME québécoises ont récemment été acquises par des entreprises américaines: Technologies 20-20 et Miranda Technologies. Le titre de Miranda ne figure plus à la cote de la Bourse de Toronto, celui de 20-20 sera prochainement éliminé.
D'autres PME récemment disparues, page 2
Dans le secteur des matières premières, le producteur montréalais de pâtes kraft Fibrek a récemment été acquis par Produits forestiers Résolu. Le titre de Fibrek a été retiré de la cote le 3 août.
Toujours dans le secteur des matières premières, La Mancha Resources, qui figure au Top 50 Québec du cahier Investir du Journal Les Affaires, sera aussi bientôt effacée de la Bourse. Le producteur d'or établi à Montréal a accepté une offre d'achat du fonds égyptien Weather Investments II.
Certes, ces entreprises ne figuraient pas dans le portefeuille-type des grands investisseurs de la province.
En revanche, une autre société d'envergure pourrait disparaître des écrans boursiers: Astral Media.
Si la transaction reçoit l'aval du CRTC, le groupe médiatique montréalais, dont la valeur boursière est de 2,6 G$, sera retiré de la Bourse de Toronto.
Astral Media représente un choix unique pour les investisseurs qui veulent participer au secteur de la télévision spécialisée et de la radio exposé principalement au marché québécois.
Rona aussi à risque, page 3
Bien que la probabilité est moindre, Rona, un des plus importants détaillants québécois, pourrait aussi être éliminé de la cote boursière si sa rivale américaine Lowe's réussit à convaincre ses actionnaires d'accepter son offre d'achat ou une éventuelle proposition bonifiée.
François Rochon, gestionnaire de portefeuilles de Giverny Capital, ne s'inquiète pas outre mesure de ces «disparations boursières».
«C'est typique de la fin d'un marché boursier baissier. De nombreuses entreprises, considérées bon marché, sont acquises et privatisées. À l'inverse, lors de période haussière (bull market), il y a un tas de nouvelles entreprises qui sont inscrites en Bourse», remarque le gestionnaire.
M. Rochon souligne qu'il y a toujours de nouvelles entreprises qui réalisent des premiers appels publics à l'épargne. Au Québec, dit-il, un des exemples les plus probants est l'entrée en Bourse de Dollarama le 8 octobre 2009.
Le titre de la chaîne québécoise de magasins à 1$ a procuré un rendement de...245% depuis son inscription.