Pour la deuxième fois en trois mois, le Sénat s'est opposé - par 41 voix contre 31 - au plan de réduction de la pollution au carbone, que l'opposition conservatrice s'était juré de torpiller.
Le projet prévoyait une diminution d'ici à 2020 des émissions de gaz à effet de serre comprise entre 5% et 25%, par rapport au niveau de 2000.
Rappelons que l'Australie est le premier émetteur par habitant de gaz à effet de serre parmi les pays industrialisés.
Les lobbies industriel et agricole se sont vivement opposés au plan du gouvernement. Ils étaient soutenus par l'opposition conservatrice. Tony Abbott, leader de l'opposition, avait clairement affirmé qu'il s'opposait au texte. Il avait d'ailleurs promis, hier, de le saborder.
«Nous nous comporterons en bons citoyens internationaux à Copenhague mais nous n'allons pas porter un coup à l'économie australienne simplement pour que Kevin Rudd puisse en tirer un trophée» a-t-il dit.
Élu en 2007 sur un programme qui faisait la part belle aux questions environnementales, M. Rudd avait qualifié le changement climatique de «plus grand défi moral de notre génération» en Australie. Le premier ministre, qui a ratifié le protocole de Kyoto l'an dernier, faisait de la lutte contre le réchauffement sa priorité.
Preuve de son engagement avec environnement, il avait ainsi attribué en 2007 le portefeuille de l'Environnemnt à Peter Garrett, l'ex-chanteur du groupe de rock Midnight Oil et militant écologiste reconnu.
Ce nouvel échec devant le Sénat intervient également à quelques jours du sommet de l'ONU sur le réchauffement organisé à Copenhague du 7 au 18 décembre.
Malgré le nouvel échec, la vice-première ministre, Julia Gillard, a fait savoir que le gouvernement entendait à nouveau soumettre son projet de loi au vote des sénateurs en février, appelant les élus du Parti libéral à reconsidérer leur position et à agir dans l'intérêt du pays. "Cette nation est l'un des continents les plus chauds et sec sur Terre. Nous allons être frappés de manière particulièrement forte et précoce par le changement climatique", a-t-elle déclaré alors que s'ouvre lundi le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.
Avec Le Monde, AFP et AP