La retentissante vague d'arrestations à Laval, dont celle de l'ex-maire Gilles Vaillancourt, démontre que la population québécoise peut avoir confiance en ses institutions, ont déclaré jeudi des ministres du gouvernement Marois.
Le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a dit que l'opération policière de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) illustre que les mécanismes mis en place fonctionnent.«Je crois que les citoyens peuvent être rassurés, (...) si tant est que la confiance à l'égard de certains individus a pu être ébranlée au cours des derniers mois, des dernières années, a-t-il dit. Je pense qu'ils peuvent avoir confiance dans leurs institutions car leurs institutions s'adaptent à des situations auxquelles elles sont confrontées.»
Le ministre des Relations internationales et ministre responsable de la région de Montréal, Jean-François Lisée, a déclaré que ces arrestations indiquent que les institutions judiciaires et policières peuvent faire leur travail afin que les personnes suspectes rendent des comptes.
«Les Lavallois et les Québécois peuvent faire confiance aux institutions policières judiciaires qui font leur travail, qui vont au fond des choses, qui ont la liberté, les pouvoirs de trouver la vérité et de faire en sorte que les gens qui ont des choses à se reprocher doivent rendre des comptes», a-t-il dit.
Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a quant à lui affirmé que cette période difficile à traverser est néanmoins nécessaire.
«On passe à travers une période qui n'est pas simple, qui est difficile. On voit des choses qui sont désagréables, mais à terme c'est très bon, il faut qu'on passe à travers ça», a-t-il dit.
Du côté de l'opposition, le député libéral Robert Poëti a estimé que les policiers ont pris le temps nécessaire pour mener leur enquête avant d'effectuer des arrestations.
M. Poëti, un ancien policier, a reconnu qu'il a fallu attendre longtemps cette vague d'arrestations, mais il s'agit selon lui d'un délai normal pour arriver à un résultat probant.
«En enquête policière, vite et bien ça ne se fait pas, a-t-il dit. Lorsque vous faites une enquête policière et que vous voulez trouver des preuves hors de tout doute parce que c'est ce que notre système réclame, ça prend du temps.»
Une première
Le député Jacques Duchesneau, de la Coalition avenir Québec (CAQ), lui aussi un ancien policier, a affirmé que l'arrestation de Gillles Vaillancourt était sans précédent.
«C'est du solide, la première fois qu'on utilise une accusation de gangstérisme contre un maire, ce n'est pas peu dire, a-t-il dit. Habituellement, on le faisait avec des criminels très structurés, très organisés.»
À Montréal, en marge des assises annuelles de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), la première ministre Pauline Marois a réservé ses commentaires, se limitant à dire que la justice doit suivre son cours.
«Je veux respecter leur responsabilité et quant à moi je ne ferai aucun autre commentaire que de dire: la justice doit suivre son cours», a-t-elle dit.
Au congrès de l'UMQ, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, s'est étonné que des malversations aient pu durer aussi longtemps.
«C'est un avertissement à toute personne qui ne désire pas suivre les règles, c'est bien de valeur mais ça ne pourra pas, a-t-il dit. D'ailleurs, je me demande comment ils ont pu le faire aussi longtemps. Comment ils ont pu le faire aussi longtemps sans se faire prendre, c'est quand même du vol à haut niveau», a-t-il dit.