Le temps froid qui a sévi au Québec pendant l'hiver a stimulé la demande en énergie, ce qui a grandement profité à Hydro-Québec, dont les profits ont bondi de près de 30 pour au cours du premier trimestre.
La société d'État a dévoilé vendredi un bénéfice net de 1,76 milliard $ pour la période terminée le 31 mars dernier, en hausse de 403 millions $ par rapport à la période correspondante de 2013.
Ses revenus trimestriels ont totalisé 4,62 milliards $, en hausse de 711 millions $.
Outre les températures plus froides, cette progression s'explique également par la hausse des tarifs de 2,4 pour cent en vigueur depuis le 1er avril 2013.
Hydro-Québec a exporté un volume similaire d'électricité à l'extérieur du Québec, mais cela n'a pas empêché ses ventes de grimper de 230 millions $ pour atteindre 641 millions $.
"On parle de huit térawattheures d'exportation nette en 2018 alors que l'an dernier, on avait 7,8 térawattheures", a expliqué la vice-présidente, comptabilité et contrôle d'Hydro-Québec, Lise Croteau.
"L'an dernier on a réalisé des exportations autour de cinq sous (le kilowattheure) alors que pour le premier trimestre on était plus près de huit sous", a-t-elle ajouté.
Mme Croteau a par ailleurs laissé entendre que la société d'État a exporté son maximum d'électricité à l'extérieur du Québec au cours de l'hiver.
"Nous sommes en hiver, huit térawattheures, c'est ce que nous avions prévu d'exporter, (...) c'est ce que nos interconnexions nous permettent de faire", a dit la vice-présidente.
Cette performance trimestrielle n'a pas empêché les charges d'Hydro-Québec de progresser de 324 millions $ pour se chiffrer à 2,26 milliards $.
Les achats d'électricité et de combustibles ont augmenté de 304 millions $, principalement en raison d'achats effectués par Hydro-Québec Distribution auprès de tiers. Les achats d'énergie éolienne ont atteint 86 millions $.
"Nous étions face à un hiver froid, donc pour approvisionner le marché québécois, le Québec a dû acheter plus d'électricité qu'à température normale, a dit Mme Croteau. Oui, le distributeur a effectué des achats d'électricité."
Du côté d'Hydro-Québec Production, les revenus ont été de 1,13 milliard $, en progression de 396 millions $ par rapport à 736 millions $ au premier trimestre de 2013.
Ses exportations nettes d'électricité ont généré 233 millions $ de plus qu'au premier trimestre de 2013 en raison de "conditions de marché très favorables". L'apport du marché québécois a progressé de 166 millions $.
Quant aux investissements en immobilisations de la société d'État, ils ont fléchi de 43 millions $, à 750 millions $.
La majorité de ce montant a été consacré aux grands projets de développement hydroélectrique, notamment celui du complexe de la Romaine, sur la Côte-Nord.
Les tarifs d'électricité de la société d'État ont grimpé en moyenne de 4,3 pour cent depuis le 1er avril dernier en raison d'une décision de la Régie de l'énergie. Hydro-Québec demandait plutôt de pouvoir hausser ses tarifs de 5,8 pour cent dès le 1er avril.
Hydro-Québec Distribution avait calculé qu'une telle hausse signifierait une augmentation annuelle de 120 $ pour une résidence de taille moyenne et de 36 $ pour un logement de taille moyenne.
La hausse s'explique en partie par les pertes encourues par Hydro-Québec dans les contrats d'énergie éolienne. Mais Hydro-Québec Distribution avait aussi justifié sa demande par une indexation prévue du bloc patrimonial.