Le ministre fédéral des Affaires étrangères, John Baird, a profité de son discours devant des gens d'affaires à Washington, jeudi, pour lancer un appel pressant à l'administration Obama afin qu'elle prenne une décision rapide sur le projet d'oléoduc Keystone XL.
Prenant la parole de l'autre côté de la rue de la Maison-Blanche, M. Baird a affirmé qu'on se devait d'agir dans les plus brefs délais.
Comme il avait fait la veille au Capitole, le ministre a répété qu'il est temps d'agir dans ce dossier.
M. Baird a déclaré devant la Chambre de commerce des États-Unis que les conditions météorologiques favorables approchent pour la construction de l'oléoduc, et que l'occasion devait être saisie.
Le ministre ne souhaite pas voir un seul travailleur "assis à la maison" alors qu'il pourrait se faire offrir un emploi pour ce projet.
Il s'est défendu de vouloir dire au gouvernement américain ce qu'il devrait faire, mais il a insisté pour qu'on agisse rapidement dans ce dossier.
"S'il y a un seul message que je mettrai de l'avant durant ce voyage, c'est celui-ci: le temps pour Keystone est arrivé. J'irai plus loin: le temps pour une décision sur Keystone est arrivé, même si ce n'est pas la bonne. Nous ne pouvons pas continuer dans ce climat d'incertitude", a soutenu M Baird.
Pendant ce temps, au pays, le président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers a fait valoir que les déclarations contre le développement des sables bitumineux du chanteur folk Neil Young sont irresponsables et nuisibles pour les populations autochtones qu'il tente d'aider.
Dave Collyer a tenu ces propos avant un spectacle bénéfice de M. Young à Winnipeg, jeudi soir, dans le cadre d'une tournée de quatre villes en appui aux Autochtones qui vivent à proximité des lieux d'exploitation des sables bitumineux.
M. Collyer a soutenu que le célèbre chanteur comprenait mal les bénéfices économiques générés par l'industrie des sables bitumineux, et qu'il serait heureux d'en discuter avec M. Young lors de son passage à Calgary, en fin de semaine.
La députée fédérale conservatrice manitobaine Candice Bergen a de son côté critiqué les prises de position contre les sables bitumineux de la "gauche-caviar" qui utilise "hypocritement" des produits du pétrole, selon elle.
Le projet d'oléoduc devant transporter du pétrole brut de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Texas, qui fait face à une opposition virulente de la part d'écologistes des deux côtés de la frontière, est à l'étude au département d'État américain. La décision sur Keystone incombera ultimement au président Barack Obama.