Le joaillier américain Tiffany a dépassé largement ses prévisions comme celles du marché au premier trimestre de son exercice décalé, avec une hausse de 2,5% de ses bénéfices grâce à des ventes de bijoux haut de gamme et à la demande de diamants.
L'action du groupe bondissait de 6% à 80,55 dollars en début de séance.
Tiffany a dégagé sur les trois mois achevés fin avril un bénéfice net de 83,5 millions de dollars, selon un communiqué publié mardi par l'entreprise.
Le bénéfice par action, privilégié par les analystes, s'est établi à 65 cents, alors que le consensus du marché tablait sur 52 cents.
Il prend en outre en compte une charge exceptionnelle de 5 cents par action, correspondant au coût du récent programme de réduction de personnel.
« Nous sommes satisfaits de ce début d'année. Les ventes mondiales ont dépassé nos attentes » et permis de réduire le poids relatif des coûts fixes, s'est félicité le PDG Michael Kowalski.
Les ventes du trimestre ont progressé de 9%, pour atteindre 895 millions de dollars, nettement plus que les 855 millions de dollars attendus par les analystes. A taux de change constant, leur hausse atteint même 13%.
La demande a été particulièrement forte dans le haut de gamme, avec de bons résultats pour les diamants, en particulier jaunes ou colorés, qui sont assortis de prix plus élevés.
Le succès d'une soirée promotionnelle dans le magasin principal de New York, au cours de laquelle ont été mis en vente des bijoux qualifiés d'« extraordinaires », a également contribué aux bonnes performances commerciales du groupe, a précisé lors d'une allocution pré-enregistrées l'un des responsables des relations avec les investisseurs, Mark Aaron.
En revanche, « nous continuons à ressentir de la faiblesse dans les bijoux en argent », ce que le groupe espère corriger grâce à de nouvelles campagnes de marketing, a-t-il précisé.
En termes de région, les performances du groupe ont été particulièrement notables au Japon, où ses ventes se sont envolées de 20% à taux de change constant. Toutefois, en raison de la baisse du yen face au dollar, elles ne progressent que de 2% en valeur publiée.
Selon les dirigeants de la marque au logo bleu turquoise, les Japonais se sont lancés dans une frénésie d'achats, car ils s'attendent à une hausse des prix en raison d'un changement de politique des autorités nippones pour mettre fin à la déflation dans le pays.
Dans l'ensemble de la région Asie-Pacifique, le chiffre d'affaires a bondi de 14% à taux de change constant, tiré par Hong Kong, Singapour et la Corée du Sud.
« Alors que nous augmentons notre présence dans la région, particulièrement en Chine, nous bénéficions de la demande locale ainsi que d'une meilleure reconnaissance de la marque, ce qui génère des dépenses de la part des Chinois lorsqu'ils voyagent ailleurs dans le monde », a noté M. Aaron.
Les ventes aux États-Unis sont ressorties légèrement au-dessous des prévisions du groupe (+6%), même si celles du magasin phare de New York ont été un peu meilleures (+8% sur un an), dopées par l'événement promotionnel d'avril et les achats de touristes étrangers, a précisé M. Aaron.
En Europe, les ventes ont également augmenté de 6%, meilleures qu'attendues au vu de la crise économique traversée par le Vieux Continent. Elles ont été soutenues par les achats de touristes, qui représentent désormais plus d'un quart des ventes de la région, a souligné M. Aaron.
Le chiffre d'affaires dans le reste du monde a triplé grâce aux Émirats arabes unis où de nouvelles boutiques ont généré des performances record.
Le groupe a laissé inchangées ses prévisions de résultats pour l'exercice malgré la bonne performance du premier trimestre, car celui-ci ne génère qu'une part relativement faible des ventes annuelles.
Il continue de tabler sur un bénéfice par action compris entre 3,43 et 3,53 dollars contre 3,25 dollars l'année précédente.