Le distributeur indépendant de produits pétroliers Paquet profite du retrait progressif des géants du secteur dans la province pour croître et se faire une place sur le marché du détail.
Vingt-sept stations-service OLCO de la grande région de Québec passeront sous l'enseigne Paquet au cours des prochaines semaines. Comme il s'agit ni plus ni moins d'un changement à un contrat de franchisé, il n'y a pas eu de transaction monétaire entre OLCO et Paquet.
Cette dernière prévoit investir environ 1 M$ sur cinq ans pour réaliser son expansion dans la distribution au détail d'essence.
Jusqu’ici, l’entreprise familiale Paquet était connue comme grossiste dans les produits pétroliers. Fondée en 1902 à Lévis, Paquet exploitait déjà sept des stations OLCO qui porteront désormais son nom. En élargissant à la fois son réseau de distribution et de détail, Paquet devient une entreprise plus intégrée.
«Les pétrolières sortent de la distribution au Québec et ça laisse la place à des indépendants comme nous qui peuvent être plus efficaces», a dit en entrevue Simon Paquet, un des associés de l’entreprise.
Montréal pas dans la mire à court terme
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Shell a vendu son réseau de 236 stations-service à Sobeys en mars dernier. Esso et Irving se sont aussi retirées de ce marché au Québec. L’américaine OLCO se retirait quant à elle du marché du détail au Québec, ce qui forçait Paquet à changer d'enseigne ou à créer la sienne.
«C’est sûr que notre objectif est de continuer les acquisitions ou les alliances avec d’autres bannières», affirme Simon Paquet, qui souhaite profiter encore des occasions d’un marché en mouvement.
Si les grandes pétrolières se retirent de la distribution au Québec, c’est parce qu’elles en tirent de moins en moins de bénéfices, analyse-t-il. La concurrence est féroce et les marges bénéficiaires peu importantes pour les multinationales.
«Nous, on est juste assez gros pour réaliser des économies d’échelle et assez petits pour rester en contrôle de tout ce qu’on fait et de tout ce qu’on dépense. On est dans l’entre-deux avantageux et c’est pour ça qu’on voit une belle occasion d’affaires», analyse M. Paquet, qui estime par ailleurs pouvoir offrir une disponibilité accrue à ses franchisés, du fait de sa proximité avec eux.
En entrevue, Simon Paquet n'a pas fermé la porte à une incursion dans le marché montréalais dans quelques années. Mais l'entreprise familiale, qui investit à très long terme, n'est pas pressée. Elle privilégie la stratégie des petits pas pour assurer sa croissance.
Paquet emploie 85 personnes et réalise un chiffre d’affaires d’environ 70 M$. Son nom est bien connu dans la région de Québec pour l’huile à chauffage et l’huile à moteur. Il reste maintenant à l’imposer auprès des automobilistes.