Dans le cadre d’un nouvel effort de redressement, lequel s’est traduit aujourd’hui par l’annonce de 925 mises à pied supplémentaires, la direction de Rona espère implanter des magasins Réno-Dépôt ailleurs au Canada.
«Une fois les changements apportés, c’est le genre de magasin que nous pensons ouvrir ailleurs au pays, à l’extérieur du Québec», a laissé tomber ce jeudi, Robert Sawyer, le nouveau pdg de Rona.
L’entreprise annonçait ce matin, la fermeture de 11 magasins en Ontario et en Colombie-Britannique (800 emplois) et l’abolition de 125 emplois administratifs au pays. Ces fermetures et mises à pied devraient lui permettre des économies de 70 M$.
Mais après les fermetures, Rona insiste qu’elle investira l’équivalent de 30% des économies anticipées dans l’amélioration de son réseau. Parmi ces mesures prévues, figure le repositionnement de son enseigne Réno-Dépôt qu’elle aimerait reproduire ailleurs au pays.
Actuellement, Rona exploite 18 Réno-Dépôt, des magasins de 80 000pi2 présents exclusivement au Québec. Or, après avoir tenté pendant des années de travestir son concept d’origine pour le rapprocher de celui de ses magasins entrepôt, voilà que Rona espère en faire un magasin à escompte («discount store»).
«Nous voulons réduire le nombre d’items différents vendus en magasin (…) et en faire un magasin de destination pour les bas prix», a déclaré le nouveau pdg de Rona, avant d‘ajouter espérer pouvoir implanter ce nouveau concept à l’extérieur du pays.
Rona utilisera-t-elle l’enseigne Réno-Dépôt? «Nous n’avons pas encore décidé. Mais si j’avais à choisir maintenant, ce serait Reno-Dépôt. Certainement pas Rona», a répondu le successeur de Robert Dutton, à la tête de l’entreprise québécoise.
Un total de 15M$ d’indemnités de départ ont été prévus pour les 925 mises à pied annoncées hier. Ces mesures s’ajoutent à la décision, plus tôt ce printemps, de fermer 10 autres magasins (près de 750 emplois) et d’abolir 200 autres postes administratifs. Le tiers de ces postes seraient situés au siège social de Boucherville, au Québec.
Ces dernières mesures engendreront, selon Rona, une charge de restructuration, de dépréciation d'actifs non financiers et d'autres coûts, d'approximativement 95 M$ avant impôts au deuxième trimestre 2013. À ces charges, s'ajoutent une perte de 125 M$ liée à la vente au rabais, le 20 juin dernier, de sa division du marché commercial et professionnel.
Entrée en poste en avril, la nouvelle direction de Rona a dit vouloir abandonner progressivement ses magasins à grande surface à l’extérieur du Québec pour adopter un concept de plus petite surface, dit «de proximité». Une façon, croit-elle, de mieux compétitionner les Lowe's et Home Depot, puissant à l'extérieur du Québec
En avril, Standard & Poor’s (S&P) a abaissé les obligations long terme de Rona au rang de placement spéculatif, après avoir noté une forte concurrence, alors que le marché laisse entrevoir des jours plus gris.
Selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) , les mises en chantier résidentielles diminueront de 11,6% au Canada en 2013, et de 21,4% si l’on ne prend en compte que les construction de logements collectifs.
Qu’à cela ne tienne, ce jeudi, l’action de Rona a clôturé à 10,45$ à la Bourse de Toronto, gagnant 0,76$ ou 7,72%%. Depuis le début de 2013, l’action de Rona a reculé de 0,96$ ou de 9$.
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