Metro a finalement annoncé ce matin avoir fait l'acquisition de la majorité des parts des marchés d'alimentation Adonis et de son distributeur, Produits Phoenicia, confirmant ainsi la percée que l'épicier tentait de faire dans le segment des marchés dits "ethniques".
En vertu de cette entente, Metro détient maintenant 55 % de Marché Adonis et de son distributeur Produits Phoenicia. Les fondateurs, les frères Jamil et Elie Cheaib, conservent une participation de 45 % et continueront de gérer les deux entreprises.
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«Ce partenariat nous permettra de mieux répondre aux besoins des différentes communautés culturelles et augmenter nos parts de marché dans le secteur en croissance des aliments ethniques», a souligné Eric La Flèche, président et chef de la direction de Metro inc.
La transaction comprend les quatre magasins Adonis en activité, trois à Montréal et un à Laval, de même qu'un cinquième qui ouvrira ses portes d'ici la fin de 2011 au Quartier Dix30 de Brossard. Le partenariat inclut également Produits Phoenicia qui importe et distribue entre autres les produits exclusifs de marques Phoenicia et Cedar, et ses deux centres de distribution situés à Montréal et à Toronto.
Phoenicia est devenue, grâce à l’essor d’Adonis, l’un des plus importants distributeurs, importateurs et exportateurs de produits alimentaires de cette région du monde au Canada.
D’une superficie totale de 250 000 pi2, ses deux centres de distribution de Saint-Laurent et de Toronto, enregistreraient annuellement des ventes de plus ou moins 85 M$. Des ventes qui se destinent pour l’essentiel aux tablettes des magasins de la chaîneAdonis, qui parvient ainsi à couper les prix tout en préservant d’intéressantes marges bénéficiaires.
Le nouveau cheval de bataille
Fondé à Montréal en 1978 par les frères Jamil et Elie Cheaib, fraichement immigrés du Liban, Adonis est devenu un incontournable des marchands moyen-orientaux à Montréal, aux côtés d’autres concurrents, tels Akhavan et Al-Challal.
Cette stratégie visant les populations d’origines dites ethniques est le nouveau cheval de bataille de quiconque dans l’industrie alimentaire souhaite accroître ses parts de marché.
«Pendant dix ans les chaînes alimentaires ont cherché à accroître leur offre en pharmacie, aujourd’hui leur attention se tourne de plus en plus vers cette clientèle», nous disait au début septembre, Christian Godin, gestionnaire de porte-feuille chez Montrusco-Bolton, commentant ainsi les rumeurs qui couraient déjà depuis plusieurs semaines à propos de cette transaction.
«Pour grandir ailleurs, en particulier à Toronto, Calgary et Vancouver, un accroissement de l’offre de produits à l’intention de la clientèle ethnique est devenu un incontournable», ajoutait aussi JoAnne Labrecque, professeur spécialisée en commerce de détail de HEC Montréal.
Et pour cause; cette clientèle engrangerait des dépenses alimentaires de 4 à 5 milliards (G$) par années, un volume de vente connaissant une progression annuelle aussi importante que 15% à 20%, selon une analyse de la CIBC Marché des capitaux.
Au cours des dernières années, la compagnie Loblaw a fait l’acquisition de la chaîne d’épicerie italienne Fortino’s, de même que de la chaîne d’épicerie asiatique T&T Supermarket, de Vancouver. L’acquisition d’Adonis par Metro, à Montréal, suivrait la même logique.
Plus de détails suivront.