Le Groupe Jean Coutu a remboursé la totalité de sa dette bancaire au troisième trimestre de son exercice 2013 terminé le 1er décembre. Que fera le détaillant avec un bilan plus léger? C’est une des questions qu’ont posées les analystes lors de la conférence téléphonique suivant la publication des résultats.
La dette bancaire de l’entreprise de Longueuil est complètement repayée. À la fin de l’exercice 2012 terminé le 3 mars 2012, Jean Coutu avait une dette de 150 M$. « La situation financière de la société est, évidemment, très bonne grâce à une absence de dette et un flux de trésorerie prévisible », a dit André Belzile, le chef de la direction financière.
Irene Nattel, de RBC Marché mondiaux, a demandé à la direction si elle pensait relever son « modeste » dividende avec cette marge de manœuvre supplémentaire. Le rendement du dividende de l’action est de 1,9%.
M. Belzile a répondu que le rendement du dividende se situait sensiblement dans la moyenne du sous-indice des biens de consommation de base du S&P/TSX. Le conseil d’administration évaluera en avril s’il doit être augmenté.
« Sinon, comme je l’ai déjà mentionné, je préférerais utiliser nos liquidités pour investir dans notre entreprise, acquérir des pharmacies indépendantes, ou peut-être même acheter une chaîne », répond M. Belzile.
Aliments surgelés
Aliments surgelés
François J. Coutu, le pdg, a parlé du projet pilote de vendre des aliments surgelés en magasin qui se déroule « bien », selon lui. « Je dois avouer que ces produits ne peuvent pas être livrés dans tous nos établissements aussi facilement. Nous croyons qu’on pourrait en vendre dans 50 à 70 magasins. »
Génériques
Le dirigeant s’est aussi dit optimiste sur la réglementation des médicaments génériques. Au Québec, le prix du médicament générique est plafonné à 25% du prix du médicament original. La Colombie-Britannique abaissera ce seuil à 20% en 2014. Habituée à offrir le meilleur seuil parmi les provinces, Québec pourrait suivre la province de l’Ouest.
Avant la publication des résultats, Vishal Shreedhar, analyste de la Financière Banque Nationale, notait qu’il était difficile de prévoir la rentabilité de Pro Doc, le fabricant de médicaments génériques de Jean Coutu. Si Québec abaisse le seuil à 20%, cela pourrait réduire de 0,03$ par action les profits de la société, estime l’analyste.
En conférence téléphonique, M. Coutu a cependant tenu à préciser que l’abolition de la loi des 15 ans contrebalance en partie la politique de contrôle des prix. Dans le dernier budget présenté en novembre, le gouvernement Marois a annoncé l’abolition de la loi de 15 ans, qui protégeait les brevets des médicaments d’origine. Cette mesure sera profitable pour les fabricants de génériques. « Même si ce n’aura pas un impact spectaculaire, cela aura un impact, c’est certain », a ajouté M. Belzile.
Au troisième trimestre, le Groupe Jean Coutu a dépassé les attentes des analystes. Le profit par action de 0,26$ dépasse la prévision moyenne des analystes de 0,25$. La croissance de la division des médicaments génériques, avec un bond de 12,6% des ventes de Pro Doc, a contribué à la croissance du détaillant.
À la fermeture, l’action prend 2,46% à 14,57$.