La chaîne Le Naturiste pourrait se lancer dans la consolidation du marché très fragmenté des produits naturels au Québec. C’est ce que laissent croire les deux acquéreurs qui rapatrient la propriété de l’entreprise dans la province.
Les deux nouveaux propriétaires veulent d’abord s’attarder à rebâtir l’expérience client en magasin, mais ils n’ont pas exclu de reprendre des boutiques indépendantes pour générer de la croissance.
« C’est un modèle d’affaires qui fonctionne », a répondu Mélanie Kau, sourire en coin, lorsque questionnée par les médias à ce sujet. L’ancienne présidente de Mobilia vient d’acheter Le Naturiste en compagnie de son nouveau partenaire d’affaires, Stephen Rosenhek, qui a déjà été associé directeur de RSM Richter Chamberland.
Le secteur des produits de santé naturelle est en pleine croissance – entre 5 à 7 % par an –, mais il n’existe pas vraiment de chaînes au pays qui offre à la fois la marchandise et les conseils, explique M. Rosenhek. Des pharmacies ou des grandes surfaces ont une offre en magasin sans experts pour répondre aux questions, d’autres épiceries spécialisées comme Rachelle-Béry ont aussi une section dédiée, mais la seule autre chaîne se consacre à une clientèle sportive, constate-t-il. « Ce sont des magasins indépendants tenus par des passionnés », précise le fellow de l’Ordre des comptables agréés.
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Des clients confus à orienter
Mélanie Kau, qui a cédé les rênes de Mobilia à son frère au début de l’année, veut encore une fois s’attaquer à l’expérience client, ce qu’elle avait déjà fait à l’époque pour le détaillant de meubles.
« Il y a une occasion pour innover et accompagner le client, qui prendra ensuite de meilleures décisions de consommation » en matière de produits naturels, a-t-elle confié en conférence de presse. À l’heure actuelle, parmi tous les acheteurs d’herbes et d’extraits de toutes sortes, entre 70 et 75 % d’entre eux sont confus et ne comprennent pas bien comment les utiliser, ont relaté les associés en citant une étude d’Ipsos-Reid.
La femme d’affaires reste avare de commentaires sur la façon dont elle s’y prendra, mais la technologie jouera assurément un rôle selon ses dires. « Il ne manque pas de produits ou d’informations », ajoute Mme Kau, en donnant l’exemple de tout ce qui se trouve sur Internet. « Mais comment arrimer tout ça? » souligne-t-elle, pour redonner au client une logique dans ses achats. « Les détaillants ont intérêt à utiliser la technologie ».
Mme Kau veut tester et roder différentes idées avant. « Nous n’avons pas toutes les solutions, mais nous savons quel est le problème ».
Il est notamment question d’un bilan de santé naturelle et de plans de santé, précise de son côté M. Rosenhek.