PRIMEUR. Fermeture de boutiques, déménagement du siège social, réduction importante du personnel. Tels sont que quelques éléments de la proposition de relance sur laquelle les créanciers du Groupe Pierre Belvédère seront appelés à se prononcés vendredi.
Sous la protection de la loi sur la faillite et l’insolvabilité, les quatre sociétés du groupe montréalais, dont Pierre Belvédère et Essence du papier, font face à des créances de quelque 16 M$, résultat selon son président d’une chute importante de ses ventes.
Début mai, le distributeur d’articles de papeterie (cahiers, cartes de souhait), de jeux éducatifs et d’accessoires divers pour le bureau et la maison, a présenté une proposition concordataire à ses quelque 200 créanciers. En outre, le Groupe propose de régler la totalité de ses engagements avec la Banque Royale du Canada (4,8M$) et Investissement Québec (2,5M$), et de rembourser 20% des sommes dues aux créanciers ordinaires.
Le Fonds d’investissement de la culture et des communications (FICC) de Montréal, Exportation et développement Canada (EDC) sont les deux organisations qui ont le plus à perdre. Si la porposition est aceptée, la FICC se verrait ainsi remettre 300 000$ sur un manque à gagner de 1,5M$, et EDC devrait se contenter de 248 000$ sur 1,24M$, résume le syndic Sylvain Lapointe, de Blumer Lapointe Tull & Associés, de Montréal.
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En entrevue avec LesAffaires.com, le président du Groupe Pierre Belvédère soutient être victime de l’adoption rapide des nouveaux moyens technologiques par les consommateurs. La baisse importante des ventes de calendriers, de cartes de souhaits et d'agendas aurait entraîné une chute de 40% de son chiffre d’affaires.
Forcé de s’ajuster, l’entreprise prévoit une vaste restructuration de ses activités. Au menu, Pierre Belvédère prévoit la fermeture de la moitié de ses six boutiques Essence du papier. Ses succursales du Quartier Dix-30, à Brossard, et de la rue Young, à Toronto, seront fermés à la fin du mois. La deuxième boutique torontoise, celle du Toronto Dominon Center, fermera en août.
Au cours des prochains mois, l’entreprise entend aussi fermer son siège de la rue Saint-Pierre, dans le Vieux-Montréal, pour le déménager dans des locaux adjacents à son entrepôt, de l'arrondissement La Salle, à Montréal. L’entrepôt de 120 000 pi2 doit être réduit en plus de 25%.
Le Groupe Pierre Belvédère entend par ailleurs terminer la restructuration des activités de Semikolon, d’Allemagne, responsable de sa distribution en Europe. Du coup, son personnel européen a réduit de moitié (de 40 à 20 personnes) et l’entreprise entend réduire de25% le reste de ses équipes.
Au terme du processus, prévu pour la fin de l’été, le personnel de l’entreprise aura fondu de 225 à quelque 135 employés, confie le président. «Ce n’est pas facile. Les mois à venir seront occupés. Mais je suis confiant», dit-il.
L’entreprise entend s’éloigner peu à peu de la simple activité de distribution pour accroître le développement de produits originaux sous deux marques principales, soit Pierre Belvédère et Semikolon, aux côtés d’autres établies de longue date, comme Moleskine.
Aux États-Unis, les ventes du groupe auraient doublé l’an dernier, de telle sorte qu’elle représenteraient aujourd’hui 12% du chiffre d’affaires de la société, comparativement à 18% en Europe. En 2012, ses ventes avaient atteint les 30M$.
L’entreprise, fondée par Pierre Desmarais en 1960, a été rachetée par Guy Bélanger en 1994, en partenariat avec le Fonds de solidarité de la FTQ. Depuis, l'entreprise a développé un réseau de boutiques et a acquis l'allemande Semikolon, en 1995, pour la distribution de ses produits en Europe.