Tandis que l’américaine Saks Fifth Avenue annonce l’ouverture d’une vingtaine de nouveaux magasins-entrepôts au pays, Le Château prévoit en fermer au moins autant.
«Nous comptons 48 centres de liquidation au pays actuellement. Idéalement, d’ici trois à cinq ans, nous devrions en avoir 50% de moins», a précisé récemment Emilia Di Raddo, présidente et chef de la direction de Le Château.
Cette stratégie de fermeture de la moitié de ses magasins-entrepôts (24 magasins sur 48), situés dans les méga-centres du pays, constitue un des éléments clés du plan de Le Château, afin de renouer avec la rentabilité.
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En 2012, Le Château a fermé huit magasins au pays et prévoit cette année mettre la clé sous la porte de «2 à 5» autres commerces, dont au moins deux magasins à escompte, a précisé la direction du détaillant de mode, en marge de son assemblée annuelle des actionnaires.
Un peu moins d’une cinquantaine de magasins-entrepôts, situés dans méga-centres comme le Marché central de Montréal, le Dix30 de Brossard et le Faubourg Boisbriand sur la rive-nord, «c’est trop», a reconnu sans détour la présidente de Le Château.
«C’est bien pour le moment, tandis que nos stocks sont encore élevés. Mais dès qu’ils diminueront, que nous sentirons une traction dans nos ventes, nous en fermerons au moins la moitié», a déclaré Mme Di Raddo.
Le maintien d’un nombre aussi élevé de magasins de liquidation (48 sur 235) se justifiait par le changement d’image, de clientèle-cible et de produits que tente d’opérer l’entreprise en difficulté, a expliqué la direction. Au lieu de maintenir en magasin deux collections, correspondant à l’ancienne et à la nouvelle cible, Le Château a donc pu tenter de vendre ces vêtements de l’ancienne collection dans ses magasins à escompte.
Le hic, est qu’en raison d’une kyrielle de problèmes logistiques et de gestions des stocks, l’entreprise de Ville Mont-Royal n’est pas véritablement parvenue à réduire le volume de sa marchandise en solde. Même qu’au cours des trois premiers mois de 2013, Le Château a vu la valeur de ses stocks croître de 8 M$.
Fort de l’ouverture de nouveaux entrepôts et de la réception d’équipements robotisés, la direction dit avoir bon espoir de parvenir à réduire, comme il se doit, l’inventaire de ces magasins à escompte.
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Dès que le volume de marchandise aura diminué de 20%, explique Mme Di Raddo, Le Château pourra commencer ses fermetures. Ces dernières devraient se faire de manière progressive, sur une période de «trois à cinq ans».
Au même moment, HBC tentera une stratégie inverse en ouvrant sept magasins traditionnels de l’enseigne Saks Fifth Avenue, et 25 outlets (baptisés Off 5th), des magasins à escompte où seront écoulés à meilleurs prix les stocks qui n'ont pas trouvé preneurs dans les plus grandes surfaces. Aux États-Unis, Saks compte 41 établissements principaux et 67 outlets.
Outre le Canada, Le Château compte des boutiques au Vietnam, au Qatar et aux Émirats. D'ici six mois elle devrait aussi avoir des boutiques aux Philippines et en Australie, deux pays qui permettent, en raison de saisons différentes de l'Amérique, d'écouler là-bas des stocks qui n'auraient pas trouvé preneurs ici, en raison par exemple d'un hiver trop chaud, ou d'un été trop pluvieux.
Le 10 juillet dernier, Le Château a dévoilé une hausse de ses ventes comparables pour les dix premières semaines de son deuxième trimestre. Selon Johnny Del Ciancio, vice-président Finances de Le Château, il s'agissait de la première divulgation de ventes comparables positives «depuis environ deux ans».
À la fermeture de la Bourse de Toronto, mardi (30 juillet), l’action de Le Château se négociait à 5,30$, un gain de 0,05$ ou de 0,95%, par rapport à la fermeture de la veille. Depuis le début de 2013, le titre du détaillant a progressé de 1,64$, ou de 44,81%.
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