Une quinzaine de prêteurs ont démontré de l’intérêt à participer à la relance des magasins Jacob. Depuis que l’entreprise s’est placée à l’abri de ses créanciers, à la mi-novembre, 18 « prêteurs de remplacement potentiels » se sont manifestés. Du lot, 13 ont eu accès à la chambre de données confidentielles.
À ce jour, trois institutions financières ont rencontré la direction de Jacob pour « parler de la proposition de plan de relance dans le but d’engager des discussions sérieuses au sujet du projet de refinancement », précise-t-on dans le dernier rapport du contrôleur PricewaterhouseCoopers (PWC). Il s’agit de la banque CIBC,de la Scotia et du Gordon Brothers Group, de Boston. D’autres rencontres sont encore prévues.
« Le processus de refinancement va bon train », a dit le représentant de PWC, Philippe Jordan, au juge Martin Castonguay, mardi matin.
Jacob avait indiqué le mois dernier qu’il allait se chercher un nouveau banquier pour le 1er février prochain, en raison de ses différends avec la Banque Nationale. Le contrat entre les deux parties prendra fin en même temps que le mois de janvier.
« Ça progresse très bien. Tout le monde est solidaire. On s’en va vers une relance de Jacob, a soutenu le propriétaire et fondateur de Jacob, Joseph Basmaji, au cours d’un entretien avec lesaffaires.com au Palais de justice. Il ne faut pas regarder où nous sommes mais plutôt où on s’en va. C’est ça qui est important.»
Selon le rapport du contrôleur, Jacob devrait recommencer à faire des profits dès 2011-2012. Des ventes de 123 M$ pour l’exercice 2011-2012 sont anticipées. Pour l’année suivante, le montant est de 130 M$.
Se disant « très optimiste », l’homme d’affaires écarte la possibilité que son entreprise soit rachetée. Il parle de l’avenir comme d’une « prochaine étape dans sa vie ». Certains experts du secteur du commerce de détail ont avancé que Jacob serait une acquisition des plus intéressantes pour Reitmans.
Plan de relance
Si tout se passe comme prévu, le « nouveau Jacob » comptera moins de magasins et moins de personnel à son siège social. Le contrôleur a d’ailleurs précisé que 15 points de vente fermeront leurs portes le 6 janvier. Et qu’une deuxième vague de résiliation de baux – entre 15 et 20, possiblement - est prévue pour la fin janvier.
Au siège social, 75 postes ont été abolis. Certaines personnes ont déjà quitté tandis que les autres resteront au travail jusqu’à la fin janvier.
L’entreprise, qui exploite 107 Jacob, 54 boutiques de lingerie et sept Josef, « mettra ses énergies sur les activités principales de son enseigne Jacob, de sorte que d’autres fermetures de magasins sont à prévoir. »
En outre, les vêtements seront offerts dans un plus large éventail de tailles et de couleurs mais il y aura moins de modèles. De 800 par année on passera à 500.
Les 21 Jacob Outlet continueront d’exister mais avec un marchandisage spécifique au concept. Enfin, Jacob souhaite améliorer son marketing, bonifier l’expérience de magasinage offerte aux clients et remanier son site web. Il est aussi question de commerce électronique.
Les marchandises soldées se vendent mieux que prévu
Pour générer un maximum de ventes, Jacob liquide actuellement ses vêtements. Depuis le 26 novembre, tous les prix ont été réduits de 40 %. « Les recettes (10,29 M$) sont de loin meilleures que ce qui était anticipé (6,89 M$). Cela donne une encaisse positive », a précisé Philippe Jordan.
En conséquence, une bonne partie de marge de crédit de la Banque Nationale a été remboursée. De 7,4 M$, le 18 novembre, elle est passée à 970 000 $, en date du 4 décembre.
Jacob prévoit que les ventes vont se maintenir au cours des prochaines semaines, Noël aidant. Le chiffre d’affaires prévu est de 31,3 M$ d’ici au 31 janvier.
De nouvelles marchandises d’une valeur de 1,6 M$ (qui étaient bloquées aux douanes) arriveront dans les magasins d’ici au 25 décembre. Et la collection de printemps sera mise sur des cintres au début de février, promet Joseph Basmaji. « C’est le temps de venir magasiner, de venir nous aider !»
Au cours de l’audience de ce matin, Jacob a obtenu la protection des tribunaux pour encore 45 jours, soit jusqu’au 31 janvier. Personne ne s’est opposé à cette demande.