Dominique Brown, fondateur de Beenox (vendue à Activision), a un appétit d’ogre pour Chocolats Favoris, l’entreprise qu’il a rachetée en 2012. Il vise atteindre 100 M$ de chiffre d’affaires pour ses chocolateries d’ici 2020. Avec une croissance de 60% depuis le début de son exercice, il estime très réaliste sa vision d’affaires.
«Je compte ouvrir jusqu’à trois nouvelles succursales l’an prochain, avec le projet de sortir de la région de Québec. Après le Québec, on va sur le marché canadien. Et la conquête du monde, je prends ça très au sérieux. On ne fait que commencer!» lance le jeune entrepreneur, précisant que le choix de Saint-Nicolas sur la rive-sud de Québec est déjà arrêté pour la cinquième succursale de Chocolats Favoris.
«Ce sera notre succursale la plus accessible, car elle sera proche des axes routiers. On doit ouvrir le premier mai 2014», précise Dominique Brown, qui en a fait l’annonce officielle lors de son allocution à la Chambre de commerce de Lévis ce mercredi.
En mai dernier, il a ouvert une nouvelle glacerie-chocolaterie dans le quartier Neufchâtel à Québec. Celle-ci est déjà rentable. En misant sur l’innovation, soit en mettant en marché de la fondue au chocolat liquide vendue en canne ou pour manger sur place, en plus d’offrir dix nouvelles saveurs d’enrobages pour ses glaces, il a immédiatement séduit une nouvelle clientèle.
En quatre mois, le chiffre d’affaires de la nouvelle succursale rattrapait celui que le commerce de Charlesbourg, plus grand, a mis sept ans à atteindre.
«Dès le jour un, le succès était hallucinant», se souvient l’entrepreneur, qui a vu une impressionnante file de clients s’allonger toute la journée et la soirée d’ouverture.
Succès réel ou de la chance?
«J’ai été chez Beenox longtemps et à la fin je me suis demandé si le succès n’avait été qu’un coup de chance. Je me suis demandé si j’étais capable de développer une autre entreprise. Jusqu’ici, ça marche. J’ai tout misé sur l’innovation.»
Quatre mois après le lancement des innovations, le chiffre d’affaires des succursales établies (Charlesbourg, Cap-Rouge, Lévis) a augmenté de 20% en moyenne. En ajoutant Neuchâtel, Chocolats Favoris voit son chiffre d’affaires global gonflé de 60%.
«Les trois dernières années, l’entreprise accusait une légère diminution, comme beaucoup de commerces de détail. Et là, grâce à l’innovation, on a les meilleurs chiffres de toute l’histoire des Chocolats favoris (fondée en 1979).»
Plus de 120 000 personnes ont mangé de la fondue liquide des Chocolats favoris quatre mois après le lancement du produit, qui n’existe nulle part ailleurs au monde. Au total, 700 000 clients ont visité Chocolats favoris de mai à août.
«Pour une petite entreprise qui a quatre petits établissements, on considère que c’est extraordinaire. La fondue, c’est le pilier qui va lancer notre croissance», estime Dominique Brown, précisant qu’il négocie actuellement la distribution de son produit hors succursales.
La distribution sera faite à petit volume, car Chocolats Favoris veut garder la qualité artisanale de ses produits emballés à la main.
«Avant de déployer nos points de vente, on veut établir notre marque de commerce dans la distribution. On offrira seulement quelques saveurs; on veut garder le moment magique pour chez nous et on ne veut pas banaliser notre produit en l’offrant partout. Déjà, des gens de Montréal et de Saguenay repartent de chez nous avec une caisse de fondue pour en donner à leurs amis», dit-il avec fierté.
Dominique Brown aime se donner des objectifs ambitieux. En achetant Chocolats Favoris, il a immédiatement communiqué son ambition de créer un produit unique au monde. Son équipe l’a suivi. C’est après avoir remodelé l’image de marque et révisé l’offre de produits que l’idée du chocolat à fondue liquide est arrivée – peu de temps avant l’ouverture de Neufchâtel.
«Ma manière de faire donne une dynamique qui parfois frôle l’instinct de survie, mais elle donne des résultats. Les gens réussissent à accomplir des choses extraordinaires, remarque-t-il. Si tu ne te fixes pas d’objectifs ambitieux, tu n’as aucune chance d’atteindre les sommets. Avec Chocolats Favoris, je veux créer un empire québécois du chocolat dont les gens seront fiers. On entend souvent dire qu’il n’y a pas beaucoup de sièges sociaux à Québec : je vais en avoir un! Je suis persuadé que je peux le faire avec mon équipe.»