Après des années de ciels gris, marqués par la restructuration complète de ses activités, le Groupe Bikini Village entame l’été 2012 avec optimisme.
Le printemps chaud et précoce que nous connaissons augure plutôt bien pour le détaillant de maillots. Il estime aujourd’hui être en bonne posture pour récolter enfin les fruits de ses efforts des dernières années.
« Plus il fait chaud tôt, plus nos concurrents saisonniers (que sont Sports Experts, Wal-Mart, etc.) écouleront rapidement leurs stocks, chose qui nous permettra de nous démarquer encore plus rapidement. C’est bon pour nos compétiteurs et ce sera bon pour nous», s’est réjoui son président et chef de la direction, Yves Simard, au cours de son assemblée annuelle des actionnaires qui avait lieu hier matin à Longueuil.
Au premier trimestre de 2012, terminé le 28 avril, Bikini Village a réalisé des ventes de 9,7M$, en baisse de 1,7% par rapport à la même période l’année dernière, mais en hausse de 2,8% si on ne compare que les ventes du même nombre de boutiques d’une année à l’autre (ventes comparables).
Son bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) a lui progressé de 83 000$ à 109 000$, grâce à une réduction de ses frais de location et un accroissement de ses marges. Cela a permis de réduire sa perte nette de quelque 53 000$, à 300 000$, ou 0,16$ par action, comparativement 0,18$ l’année dernière.
Un «ménage» de 10M$
Au cours de son dernier exercice (2011), le Groupe a réalisé des ventes totale de 43,2M$, un BAIIA de 2,5M$ et un bénéfice net de 14 000$. C’était la première année de résultats positifs depuis que l’entreprise a complété son «ménage», selon l’expression de son président.
De 2006 à 2010, l’entreprise a investi 8M$ dans l’amélioration de ses magasins (elle en compte aujourd’hui 58, comparativement à 60), 1M$ dans l’implantation d’un nouveau système informatique et 1M$ dans la révision complète de son service d’approvisionnement et d’entreposage.
Fort des ces améliorations, le président espère – avec l’aide de dame nature - parvenir à réaliser des ventes de plus 12 M$ entre le 1er juin et la fin juillet, soit près du tiers des ventes annuelles de l’entreprise.
Sans promettre de croissance, le président espère bien y parvenir. L'entreprise continuera de de se défaire de baux non rentables et gardera le cap sur sa stratégie de différenciation. Au cours des dernières années, Bikini Village a ajouté à ses maillots, une nouvelle gamme de produits sur ses planchers, dont des robes de soirée d’été, des paréos, des chemises, etc. Cette stratégie lui a permis d’accroître le montant de la facture moyenne et de ses marges bénéficiaires.
«Nos clients, je ne cherche pas à les habiller pour leur prochain voyage, avec des bouts de ligne de mauvaise qualité. Ce qui nous intéresse est de les habiller pour les 25 prochaines années.»
Bikini Village à vendre?
C’est avec cet objectif en tête que le président a déclaré aux actionnaires se trouver en bonne posture pour commencer à profiter de certaines occasions qui pourraient se présenter.
Lesquelles ? L’achat d’autres entreprises n’est pas exclu. Tout comme la vente pure et simple de Bikini Village, d’ailleurs.
«Oui, nous regarderions les offres si elles se présentaient. Mais nous sommes redevenu un joueur dominant qui fait de l’argent et qui profite d’un fond de roulement confortable. Autrement dit, nous n’avons pas d’obligations, ni à la recherche d’une sortie de secours. Celui qui voudrait nous acheter ne le fera pas à rabais.»
Aujourd’hui, le titre de Bikini Village a grimpé de 0,08$ ou de 1,29% à 6,30$. Depuis le début de l’année, l’action a gagné 8,17%, et 46,35% depuis un an.
Près de 40% des actions de l’entreprise sont détenues par deux seuls actionnaires principaux. Le plus important est Elmag Investments, propriété de Luigi Liberatore, de Montréal. L’entreprise détient à elle seule 19,89% des actions de l’entreprises.
Selon Bloomberg, le deuxième actionnaire en importance est Takota Asset Management, de Toronto. L’entreprise ontarienne contrôle17,48% des actions. Les autres actionnaires principaux sont Aquilon Premium Value (8,13%), Paul Delage Roberge (7,28%) et Leckie Scott (2,14%).