L'Union des producteurs agricoles (UPA), flanquée du ministre de l'Agriculture, Pierre Paradis, et des représentants de l'industrie agroalimentaire québécoise a encore une fois appelé Ottawa lundi à préserver intégralement le système canadien de gestion de l'offre.
Alors que les négociations en vue du Partenariat transpacifique arrivent dans le dernier droit, le monde agricole s'inquiète de voir de nouvelles brèches ouvertes dans le système de gestion de l'offre, surtout après avoir entendu le premier ministre Stephen Harper avertir que le Canada aurait à faire «des choix difficiles».
La question de la gestion de l'offre - qui permet notamment d'équilibrer l'offre et la demande sur le marché canadien dans les secteurs laitier et avicole (volaille et oeufs) - revient de l'avant à chacune des négociations de commerce international, les autres pays cherchant à obtenir un accès au marché canadien pour ces produits.
Les autres acteurs internationaux y voient une barrière au commerce. Or, dans la plupart de ces pays, l'agriculture est subventionnée par l'État, parfois lourdement, ce qui fournit aux producteurs étrangers un avantage concurrentiel injuste, selon le milieu agricole canadien, qui survit sans cette aide gouvernementale grâce à la gestion de l'offre.
Les producteurs canadiens sont particulièrement inquiets de l'attitude du gouvernement Harper qui a ouvert une première brèche dans le système lors des négociations de libre-échange avec l'Union européenne qui ont permis l'importation de 17 700 tonnes de fromage additionnelles.
L'ouverture de cette brèche a mené au versement de compensations financières du gouvernement fédéral, ce qui démontre, selon l'UPA, que les atteintes au système de gestion de l'offre obligeront le Canada à subventionner son agriculture à l'instar des autres pays, alors qu'il n'a pas besoin de le faire.