Nouvelles Frontières, un important concurrent français de Transat AT, connaît d’importantes difficultés dont pourrait profiter le voyagiste québécois, croit un spécialiste de l'industrie.
Malade depuis plusieurs années, Nouvelles Frontières a déclaré des pertes records en 2011 qui ont entraîné, la semaine dernière, le déclenchement d’une enquête sur les comptes du voyagiste.
Hier, Nouvelle Frontières a annoncé sa fusion forcée avec les activités françaises du britannique TUI Travel, entraînant des mises à pied de 400 personnes chez le voyagiste français.
«Ce n’est certainement pas le genre de nouvelles qui fera pleurer la direction de Transat», commente Michel Archambault, le président fondateur de la Chaire de Tourisme de l’UQAM qui fêtera ses vingt ans cette année.
Le groupe Nouvelles Frontières, une filiale de l’anglo-allemande TUI Travel, est l’un des leaders du tourisme en France. Il jouit d’une importante notoriété grâce notamment à ses hôtels, ses agences de voyages, sa production de séjours et de circuits, de même que sa compagnie aérienne, Corsair, dont les avions desservent Montréal surtout durant l’été.
Look Voyages, propriété de Transat en France, serait l’un des principaux bénéficiaires des difficultés que connaît Nouvelles Frontières depuis quelques années, croit M. Archambault. Sa filiale aérienne, Air Transat, profiterait aussi des troubles de Corsair.
Est-ce que la situation pourrait permettre des gains de parts de marché pour Transat? Ou pourrait-elle lui ouvrir la porte à de nouvelles acquisitions? Joint à son siège de Montréal, la direction de Transat a refusé de commenter la situation, ni même de l'industrie dans son ensemble. «Nous n'émettons pas de commentaires sur la concurrence», s'est contenté, laconiquement, par courriel, Debbie Cabana, responsable des communications du voyagiste canadien.
Sans écarter cette possibilité d'acquisitions prochaines, Michel Archambault rappelle que la direction de Transat doit composer avec ses propres difficultés actuellement, rendant toute stratégie prédatrice sans doute moins attrayante. «Avec la hausse des prix du baril de pétrole, la force du dollar canadien sur la devise américaine, et la guerre de prix que se livrent les différents acteurs de cette industrie, Transat -comme bien d'autres- en a probablement plein les bras», dit-il.
La semaine dernière, Transat a avalé Vacances Tours Mont-Royal (TMR) pour une bouchée de pain. L'entreprise indépendante aurait été vendue pour «environ 5M$», un montant que la Financière Banque Nationale a jugé «non significative» pour Transat sur le strict plan financier.
À la fermeture de la Bourse de Toronto aujourd'hui, le titre de Transat se négociait à 7,06$, ou baisse de 0,14$ ou de 1,94%.