Pour renouer avec la rentabilité, Transat AT veut se défaire de sa réputation de voyagiste à bas prix pour présenter une offre d’expériences et de produits, à la fois «nouvelle et améliorée».
«Nous voulons nous différencier de la compétition autrement que par la seule concurrence sur les prix», a confié le président et chef de la direction de Transat AT, Jean-Marc Eustache, au cours d’une conférence téléphonique ce matin, à l’occasion de la présentation de ses résultats financiers du quatrième trimestre.
Des résultats qui voguaient encore dans le rouge, avec une perte nette de 4,5 M $ au quatrième trimestre, doublée d'une perte nette de 12,2M$ pour l'ensemble de son exercice 2011, qui prenait fin le 31 octobre dernier.
Le président de Transat est demeuré plutôt vague quant à la façon dont il entendait transformer l’offre de service de Transat. Mais il a expliqué avoir confiance qu’après avoir pris connaissance des changements que le voyagiste entend apporter à son offre, les voyageurs accepterait en retour de payer davantage.
Cela ne se fera pas de manière abrupte, a précisé M. Eustache. Ainsi, les produits de Transat continueront d’être vendus aux prix actuels. Par contre, les changements commenceront à se faire sentir à compter de 2013, «par de petites augmentations (…) de l’ordre de 5, 10, 15 ou 20$ par passager», a indiqué M. Eustache.
Des changements à venir
Pour se distinguer, Transat a annoncé qu’elle s’apprêtait en outre à remettre à neuf l’intérieur de l’ensemble de ses Airbus A330. Le chef de la direction financière, Denis Pétrin, a indiqué avoir prévu pour cette fin un budget de l’ordre 4M$ par appareil, pour un total d’environ 20M$.
Autre stratégie : la «réinvention» de son produit Sud, grâce en outre, au développement de nouvelles ententes négociées avec les hôteliers, des ententes que Transat cherche à rendre le plus exclusives que possible. «Après l'expérience à bord et la destination, c'est grâce à l'offre de forfaits dans des hôtels différents de la concurrence que nous parviendront à nous différencier», a ajouté M. Pétrin.
Jean-Marc Eustache affirme s’être impliqué personnellement pour l’atteinte de cet objectif afin de convaincre les hôteliers d’accepter de faire équipe avec Transat en cette période difficile pour toute l’industrie du voyage. «La réception des hôteliers est très bonne ; ils nous connaissent, notre bilan est bon, nous avons une bonne présence dans plusieurs marchés et nous nous avons toute l’expérience nécessaire pour réussir.»
Transat entend également augmenter le volumes de voyageurs. Pour y arriver, l'entreprise veut accroître son réseau de distribution au Canada et à l’étranger, optimiser l'utilisation de ses appareils -au moyen notamment de l'impartition-, et en implantant un nouveau système de gestion d’information.
Toutes les économies comptent, a rappelé M. Eustache en conférence. Nous sommes dans une business de cents. Chaque détail, chaque 5 cents économisés peuvent faire la différence.»
Mises à pied payantes
Rappelons qu’au cours de l’automne, l'entreprise a procédé à d’importants changements organisationnels. Cette décision entrainera des économies de quelque 11M$ par année en salaires, a déclaré Transat au cours de sa conférence téléphonique à l’intention des investisseurs et des analystes.
Au total, Transat estime que l'ensemble des mesures (réductions de coûts, revenus additionnels et gains de performance) devrait entraîner une contribution favorable sur la marge de 20 à 25M$ en 2012, de 35 à 40M$ en 2013; et de 50M$ en 2014.
Peu après 13 heures, le titre de Transat avait gagné 0,15$ ou 2,34%. Il se négociait à 6,55$ à la Bourse de Toronto.