Alors qu’il annonçait une révision complète des politiques pour les industries spatiale et aérospatiale du Canada, le ministre fédéral de l’Industrie Christian Paradis n’a pas voulu dire si des programmes comme le F-35 feront partie de la réflexion d’Ottawa.
En conférence de presse à l’École nationale d’aérotechnique de Saint-Hubert, le ministre Paradis a martelé que « la décision est prise et nous continuons d’aller de l’avant » quant à l’achat de ces avions de chasse. Il a précisé ne pas vouloir s’attarder à des cas spécifiques pour cette révision des politiques du gouvernement fédéral.
Celui qu’il a choisi pour mener cette réflexion, l’ancien ministre libéral puis conservateur David Emerson, a été plus spécifique. « Il n’est pas question de réévaluer la décision du gouvernement, mais nous allons nous pencher sur la façon dont ces programmes peuvent aider l’industrie aéronautique canadienne », a-t-il déclaré en marge de la conférence de presse.
Ottawa s’est déjà engagé à dépenser près de 9 milliards $ pour acquérir 65 chasseurs F-35 (75 millions $ chacun, plus les armements) fabriqués par Lockheed Martin afin de remplacer ses CF-18 vieillissants.
Selon certains experts, le coût réel de ces aéronefs pourrait être le double de ce qui était initialement prévu.
Pendant ce temps, plusieurs pays réduisent leurs promesses d’achat de F-35, invoquant des motifs économiques. Ottawa s’était engagé à en acquérir puisqu’il fait partie du consortium international derrière sa conception, avec les États-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, la Turquie et l’Australie.
Habituellement, ce type de commandes par Ottawa vient avec un engagement du fournisseur à verser un montant précis de retombées économiques dans le pays acheteur sur une période de 20 ans. Dans le cas du F-35, cette entente n’a pas été conclue avec Lockheed Martin.
Par contre, des manufacturiers canadiens devraient faire partie de la chaine d’assemblage de ces chasseurs.
Le contrat d’achat des F-35 a été effectué sans appel d’offres.