Il y a bel et bien une corrélation entre récession et suicides. C’est ce qui ressort d’une étude parue dans la revue britannique The Lancet, réalisée par David Stuckler, de l'université britannique d'Oxford, et Martin McKee, de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale de Londres. Celle-ci porte sur des données issues de 26 pays de l’Union européenne.
Leur constat est lapidaire : à chaque fois que le taux de chômage augmente d’un point de pourcentage, on note une progression de 0,8 point de pourcentage du taux de suicides pour les moins de 65 ans.
L’OMS s’en doutait
Cette étude confirme donc ce que bon nombre de personnes supposaient. Par exemple, des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont récemment indiqué qu’«il ne serait pas surprenant de voir davantage de stress, de troubles mentaux et de suicides», à la suite de la récession mondiale actuelle.
Cela étant, il y a une note d’espoir. Une donnée peut modifier, voire supprimer, la corrrélation : les services sociaux offerts par les pays pour aider les chômeurs à retrouver du travail.
En effet, si la dépense annuelle moyenne d’un État est de 190 dollars américains ou plus par personne pour de tels programmes, la corrélation est rompue. Bien entendu, ce chiffre de 190 dollars américains est à prendre avec des pincettes. Mais, il indique qu’il y a moyen d’atténuer les impacts psychologiques d’une crise économique, soulignent les auteurs de l’étude.
Avec AFP.