Aéroports de Montréal (ADM) s'apprête à accroître de nouveau la facture de ses usagers, cette fois par une nouvelle hausse de ses tarifs de stationnement.
C’est ainsi qu’à compter du 20 décembre prochain, ADM augmentera l’ensemble de ses tarifs de stationnement quotidiens et hebdomadaires, un geste qu’elle attribue à l’augmentation prochaine de la taxe de vente du Québec (TVQ) (1%).
Le hic est que les augmentations tarifs prévues par ADM varieront elles, selon les aires de stationnement, de 2,66% à 12,5% (!), sans commune mesure avec la hausse de la TVQ.
Toutes les catégories y passent
Le tarif de l’ExpressParc, déjà loué 4$ du 20 minutes, connaîtra la plus forte augmentation. Son tarif hebdomadaire passe donc de 40$ à 45$ par jour, une augmentation de 12,5%.
«On désire que ces espaces demeurent temporaires, utilisés pour de courtes périodes de temps», a expliqué à LesAffaires.com Stéphanie Lepage, porte-parole d’ADM.
Le ProxiParc, le stationnement étagé loué 6$ la demi-heure, connaît lui aussi une augmentation de son tarif journalier. Il augmente de 1$, de 19$ à 20$, pour une augmentation de 5,26%.
Enfin, l’ÉconoParc, l’option de stationnement la plus économique de l’aéroport, sera augmentée de 14$ à 15$ par jour, soit une hausse de 6,66%, alors que son tarif hebdomadaire est augmenté de 2,66%, passant de 75$ à 77$.
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La naissance de «nouveaux» espaces
De plus, ADM introduit cette année une nouvelle catégorie de stationnement, créée à même un espace jusque là compris dans l’ÉconoParc.
Baptisé l’InterParc, ce nouvel espace de 1400 places de stationnement, est situé à cheval entre le ProxiParc et l’ÉconoParc. À première vue banale, cette décision sera passablement payante pour ADM.
À compter du 20 décembre, au lieu de payer 14$ par jour (le tarif de l’ÉconoParc) pour s’y garer, le voyageur devra débourser un nouveau tarif de 20$ par jour, ou de 77$ par semaine. Une augmentation de 42,86%.
Toujours compétitifs?
ADM explique cette décision par une volonté de l’administration aéroportuaire d’ajuster ses tarifs à la TVQ qui doit augmenter de 1%, à compter du 1er janvier prochain. La TVQ passera alors de de 8,5% à 9,5%.
Lorsque confronté au fait que ses augmentation surpasse de beaucoup (jusqu’à 12,5%) l’augmentation prévue de la TPS (+1%), la porte-parole fait valoir que ses tarifs demeurent compétitifs lorsque comparés à la concurrence offerte par d’autres entreprises, dont Vinci Park et différents hôtels de voyageurs oeuvrant à proximité.
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La concurrence des aéroports de Burlington et de Plattsburgh, où les prix des stationnements demeurent beaucoup plus faibles, n’a pas été prise en considération, selon la porte-parole.
Cette dernière ne croit pas non plus que les prochaines augmentations prévues par ADM inciteront un plus grand nombre de passagers à faire le choix d’un aéroport américain, réputé bien moins cher, pour leurs déplacements aériens.
Une mine d’or
Aéroports de Montréal refuse de dévoiler le montant qu'il tire de ses activités de stationnement, tout comme les gains qu'il prévoit faire de ces augmentations de tarifs quotidiens.
«Ces renseignements sont confidentiels, dit-elle. Ils sont consolidés dans l'ensemble des activités commerciales de l'aéroport.»
Vérifications faites, le dernier apport annuel d'ADM (2010) présente des revenus d'activités commerciales de 99,9M$ en 2010, une augmentation de 5,6% par rapport à l'année précédente (94,6M$), et de 12,3% par rapport aux 88,9M$ d'il y a cinq ans (2006).
Ces derniers comptaient pour 25,4% de ses revenus, contre 32,2% (ou 126,6M$) en provenance des frais d’améliorations aéroportuaires (FAA), également imposés aux voyageurs. Entre 2009 et 2010, les revenus provenant des FAA ont bondi de 21,7%. Ensemble, ces deux sources (les FAA et les activités commerciales) représentaient 57,6% de ses revenus en 2010.