«Les risques de crédit sont en hausse», prévient Ozgur Kan, consultant chez Moody’s Analytics, lors d’une présentation organisée par le Cirano à Montréal.
Moody’s Analytics, un département de recherche qui opère indépendamment du service de notation de Moody’s, utilise des modèles économiques qui tentent de projeter l’évolution des marchés à partir des données sur la volatilité et les écarts de taux d’intérêts.
Ces modèles pointent vers des taux de défaillances sur les titres émis par des sociétés n’ayant pas les meilleures notations (speculative grade), qui pourraient atteindre au pire 20,1% ou au mieux 14,5%.
Ces taux sont de loin supérieurs à ceux connus lors des récessions de 1991 ou de 2001, quand ils avaient atteint un maximum de 4,8%. Si bien qu’Ozgur Kan ne se prive pas pour employer le qualificatif de taux de «dépression», même s’il avoue être prudent dans l’emploi de ce terme.
À son avis, les modèles basés sur les comparaisons avec le passé sont peu significatifs. «Nous vivons une situation qui dépasse le cadre des échantillons passés», ajoute-t-il.
Si ces prévisions s’avéraient justes, la relance économique ne serait pas pour demain. Ozgur Kan estime que les gouvernements devront agir davantage pour renflouer l’activité économique.