Pour le président d’Héroux-Devtek, la décision de l’entreprise québécoise de s’implanter au Mexique au cours des prochains mois était inévitable.
«Nous n’avons pas le choix, a expliqué Gilles Labbé à LesAffaires.com. Si nous désirons demeurer compétitifs et poursuivre notre croissance, nous n’avons pas le choix que de tenter de servir le mieux possible et d’accompagner nos clients là où ils sont.»
Bombardier a déjà fait le saut il y a quelques années en implantant son premier complexe industriel dans la région de Querétaro, au Mexique, à quelque 220 kilomètres au nord de Mexico. L’avionneur montréalais y emploie quelques 1 500 employés.
Héroux-Devtek sera la deuxième entreprise du secteur aérospatiale au Québec à s’implanter au Mexique. Dans un premier temps, elle investira 20 M$ dans la construction et l’ouverture d’une première usine de 47 200 pi2. Elle emploiera alors entre 35 et 50 personnes.
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Mais si les choses se passent comme espérées, Gilles Labbé ne fait pas de cachette sur ses intentions. Il sera en mesure d’agrandir ses installations à une superficie totale de 150 000pi2. Cette expansion fournirait à la société la capacité de fabriquer et d'assembler des systèmes de trains d'atterrissage et d'aérostructures (fuselage et ailes).
Pas de pertes d’emploi
Mais aussi inévitable soit-elle, Gilles Labbé répète que cette décision n’entraînera pas de pertes d’emplois dans ses différentes usines du Canada et des États-Unis.
Des tâches, actuellement accomplies à Dorval, admet-il, seront transférées à son usine mexicaine de Querétaro. Mais par la suite, les employés de Dorval se verront confiés «d’autres tâches de développement technologique», ce qui en principe devrait empêcher les pertes d’emplois.
Une affirmation qui n’est pas sans inquiéter Pierre Laberge, le représentant national des TCA, le syndicat qui représente quelque 400 employés de ses usines du Québec, situées à Longueuil, Dorval, Laval et Saint-Hubert.
«C’est toujours ce que les entreprises disent au départ. Mais combien de temps cette promesse de ne pas créer des emplois là-bas aux dépens des nôtres tiendra ?, demande le représentant des TCA. Ce n’est jamais très clair.»
À Longueuil, les employés syndiqués d’Héroux-Devtek, gagneraient autour 23$/l’heure, une fortune en comparaison aux salaires offerts au Mexique. Combien seront payés exactement les employés d’Héroux-Devtek dans ce pays? À cette question, Gilles Labbé a préféré s’abstenir.
De nouvelles occasions
Ce dernier préfère se concentrer à l’obtention de nouveaux contrats. Comme certains analystes, ce dernier est d’avis qu’en arrivant tôt sur le territoire mexicain, ce dernier saura profiter de contrats qu’il n’aurait pu autrement même envisager.
Outre Bombardier et Bell Helicopter, qui lui sont pratiquement déjà acquis, ce dernier espèrent tirer des commandes de groupes aussi importants que Safran, GE, Eurocpter, Aernnova, Meggitt, ITR et KUO, déjà implantées ou sur le point de s’implanter dans la région de Querétaro.
Pour Héroux-Devtek, plus vite se développera la grappe aéronautique à Querétaro, mieux se portera l'entreprise. «Héroux-Devtek est fière de participer au développement rapide du marché de l'aérospatiale au Mexique», soutient M. Labbé, lequel est également président d'Aéro Montréal.
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