La société française Aerolia, filiale du géant aéronautique EADS, aura joué de tout son poids pour tirer plus de 25 M$ des fonds publics en échange de l’implantation de son usine au Québec.
Aerolia est cette société spécialisée dans la fabrication de structures aéronautiques qui a annoncé sa venue en grande pompe il y a un an, avec la promesse de créer quelque 150 nouveaux emplois.
Profitant de la tenue du Salon aéronautique et de l’espace Paris-Le Bourget, Aerolia a annoncé aujourd’hui qu’elle s’installerait finalement à Mirabel dans une usine toute neuve de 7 300 m2, construite aux frais d’Aéroports de Montréal (ADM).
Total de la facture pour la société gestionnaire des aéroports de Dorval et de Mirabel : 9,5 M$ pour un bâtiment capable d’accueillir la société française d’ici janvier 2014.
« Nous sommes très enthousiastes à l’idée de nous installer à Montréal-Mirabel, car ce site nous offrira un environnement des plus propices au succès du groupe Aerolia au Canada et à son développement à l’échelle de l’Amérique du Nord », a déclaré Marie-Agnès Vève,présidente-directrice générale d'Aerolia Canada, anciennement patronne d'Eurocopter en Ontario.
En plus de la contribution d'ADM, des subventions et des prêts ont déjà été promis à la filiale d’EADS. Du nombre, rappelons une subvention de 5 M$ du gouvernement du Québec, et deux prêts remboursables : l’un de 10 M$ provenant d’Investissement Québec, et l’autre de 2,4 M$ de Développement économique Canada.
En échange de ces crédits publics de 26,9 M$, l’entreprise a signé un bail de 15 ans à Mirabel, dont ADM refuse de divulguer la valeur, et a promis l’embauche de 150 travailleurs, dont une vingtaine d’ingénieurs.
Cette usine sera chargée de la préparation finale des composantes des fuselages centraux, qui lui proviendront de ses usines françaises et tunisiennes, avant d’être livrées à Toronto, pour l’assemblage final des Global 7000 et 8000 de Bombardier.
Aerolia estime qu’elle investira 91 M$, ce qui correspondrait en grande partie au paiement de salaires de ses employés au cours des prochaines années. En 2012, l’entreprise estimait que 77,7 M$ seraient versés en salaire pour une période de trois ans.
Hier, l’École nationale d’aérotechnique (ENA) du collège Édouard-Montpetit à Longueuil, a signé une entente de collaboration avec Aerolia. En 2012, Aerolia faisait vivre 3 200 personnes, dont 2 500 en France, et déclarait des ventes de 1,4 G$US, réalisés avec ses clients, dont Airbus et Bombardier.
De plus trois autres entreprises aéronautiques francaises ont annoncé leur implantation hier. On parle de AHE de Montpellier, Sogeclair de Toulouse et Loiretech de Nantes. Plus de 24 heures après ces annonces, au Salon du Bourget, le gouvernement du Québec demeure incapable d'évaluer la valeur de ces investissements respectifs et de l'aide gouvernementale accordée à chacune de ces sociétés.
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