Les profits du fabricant de produits aéronautiques et industriels Héroux-Devtek (TSX:HRX) ont pratiquement doublé à son deuxième trimestre et l'entreprise longueuilloise n'entend pas s'arrêter en si bon chemin.
Au cours de la période qui a pris fin le 30 septembre, le bénéfice net a atteint 4,8 millions $ (16 cents par action), en hausse de 81 pour cent par rapport aux 2,7 millions $ (neuf cents par action) dégagés pendant le trimestre correspondant de l'an dernier.
Ces résultats ont dépassé les attentes des analystes financiers sondés par Thomson Reuters, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 13 cents.
Les investisseurs ont apprécié: en début d'après-midi, l'action de l'entreprise gagnait 6,3 pour cent pour s'échanger à 6,90 $, à la Bourse de Toronto.
Le chiffre d'affaires trimestriel s'est élevé à 86 millions $, en progression de 3,4 pour cent. L'appréciation du dollar canadien depuis l'an dernier a retranché 3,5 millions $ aux revenus.
Au 30 septembre, le carnet de commandes fermes d'Héroux se chiffrait à 526 millions $, contre 509 millions $ trois mois plus tôt.
"Même si la conjoncture macroéconomique mondiale demeure incertaine, la demande sous-jacente dans nos marchés de base est robuste grâce à l'augmentation de la cadence de production de plusieurs programmes de gros porteurs commerciaux, l'accélération de nouveaux programmes d'avions auxquels nous participons activement et les carnets de commandes bien remplis qu'affichent nos principaux marchés industriels", a commenté vendredi le grand patron d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé.
L'entreprise a précisé qu'au cours du plus récent trimestre complété, les revenus découlant des avions commerciaux d'Airbus et de Boeing ont frisé les 15 millions $, alors que ceux tirés des jets régionaux et des turbopropulsés Q400 de Bombardier ont atteint 2,5 millions et 1,5 million $ respectivement.
Cette répartition du chiffre d'affaires est de bon augure, puisque les produits d'Airbus et de Boeing connaissent actuellement une grande popularité alors que les jets régionaux et les Q400 de Bombardier (TSX:BBD.B) souffrent d'un important ralentissement.
M. Labbé a d'autre part indiqué vendredi ne pas craindre la révision des budgets militaires actuellement en cours à Washington et à Ottawa.
"Héroux ne prévoit pas une chute des ventes du côté militaire", a-t-il affirmé, en reconnaissant toutefois que la croissance dans ce secteur allait être moindre que dans le segment des appareils commerciaux.
Il reste que personne ne peut prédire avec précision, pour l'instant, combien de chasseurs F-35 seront construits à moyen terme. L'entreprise québécoise fabrique plusieurs composants pour cet appareil controversé dont le Canada a commandé 65 exemplaires au coût de plusieurs milliards de dollars.
À la fin septembre, Héroux-Devtek disposait de liquidités totalisant plus de 45 millions $, mais l'entreprise n'entend pas pour autant lancer un programme de rachat d'actions, et ce, même si le cours de son titre en Bourse se situe en deçà de la valeur comptable de ses actifs.
Héroux préfère garder son argent pour financer une éventuelle acquisition dans le secteur de l'aérostructure ou des trains d'atterrissage.
Gilles Labbé a convenu vendredi que les prix de vente ont augmenté depuis que le géant américain United Technologies a acquis le fabricant de trains d'atterrissage Goodrich pour 17 milliards $ US, en septembre. Il continue néanmoins de croire qu'Héroux pourra réaliser une acquisition à un prix raisonnable au cours des prochains mois.
Héroux-Devtek a réitéré vendredi sa prévision de croissance interne des ventes de cinq pour cent pour l'exercice en cours, qui prendra fin le 31 mars, à moins que la valeur du dollar canadien ne grimpe de nouveau.
L'entreprise s'attend par ailleurs à ce que sa nouvelle usine mexicaine, qui ouvrira ses portes le mois prochain, commence à contribuer positivement à ses résultats en 2013.
"En dépit du fait qu'Héroux-Devtek a publié des résultats meilleurs qu'attendus pour le quatrième trimestre consécutif, son action continue de s'échanger à un cours beaucoup moins élevé que celles des autres entreprises du secteur", a fait remarquer l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, en prédisant une forte appréciation du titre au cours de la prochaine année.
Héroux-Devtek fabrique des trains d'atterrissage, des composants structuraux d'aéronefs et des composants de grande dimension destinés au secteur de la production d'énergie. Environ 70 pour cent de ses ventes sont réalisées à l'extérieur du Canada.