Le fabricant Héroux-Devtek aimerait bien faire partie des fournisseurs des futurs avions d'affaires Global 7000 et 8000, que Bombardier vient de dévoiler en grande pompe.
"Ce n'est pas trop gros pour nous, nous pouvons faire ce travail", c'est-à-dire concevoir et fabriquer les trains d'atterrissage de ces appareils, a déclaré vendredi Gilles Labbé, président et chef de la direction de l'entreprise longueuilloise, lors de la téléconférence portant sur les plus récents résultats trimestriels.
"C'est un programme que nous suivrons de près, a-t-il ajouté. Ça semble être un très bon programme et je pense que ce sera tout un succès."
Héroux-Devtek aura toutefois toute une côte à monter: les trains d'atterrissage des deux appareils existants de la famille Global, le 5000 et le XRS, sont fabriqués par Messier-Dowty. Héroux a de plus été écartée pour la CSeries, la future gamme d'avions commerciaux de 100 à 149 places de Bombardier.
Danielle Boudreau, porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, a indiqué dans un courriel, vendredi, qu'un processus de sélection était en cours pour les Global 7000 et 8000 et que plusieurs fournisseurs de trains d'atterrissage allaient vraisemblablement y participer.
Résultats
À son deuxième trimestre, Héroux-Devtek a vu son bénéfice net fondre à 2,6 millions $ (9 cents par action), en baisse de 25,7 pour cent par rapport aux 3,5 millions $ (11 cents par action) dégagés il y a un an.
Les revenus de la société ont totalisé 83,2 millions $, en hausse de 8,7 pour cent, grâce principalement à l'acquisition de la firme américaine Eagle Tool and Machine et de sa filiale All Tools.
Sans cet apport, les revenus d'Héroux auraient baissé, en bonne partie à cause d'une diminution du volume d'affaires dans le domaine de l'entretien et de la réparation de trains d'atterrissage. L'incidence défavorable de la fluctuation des devises a également nuit, retranchant 2,6 millions $ aux revenus.
Les ventes du secteur aérospatial ont reculé de 7,9 pour cent pour atteindre 70,9 millions $ alors que celles du secteur industriel ont progressé de 10 pour cent pour s'élever à 6,2 millions $, grâce à la demande "robuste" d'équipement lourd dans l'industrie minière.
Les résultats divulgués vendredi incluent des frais de restructuration de 269 000 $, soit environ 1 cent par action, qui découlent de la fermeture de l'usine de Rivière-des-Prairies, à Montréal, il y a quelques semaines.
Au 30 septembre, le carnet de commandes d'Héroux-Devtek se chiffrait à 574 millions $, contre 545 millions $ trois mois plus tôt.
Au cours des prochains mois, Héroux s'attend à tirer profit de l'accélération du programme du Joint Strike Fighter, dans le cadre duquel le Canada doit acquérir 65 appareils F-35, et de l'augmentation des cadences de production des gros porteurs commerciaux de Boeing et d'Airbus.
"Nous continuons de prévoir que les résultats de la deuxième moitié de l'exercice seront plus robustes et les ventes devraient afficher une progression de 15 à 20 pour cent par rapport à la première moitié de l'exercice, en présumant que le taux de change moyen ne subira pas de fluctuations importantes", a indiqué Gilles Labbé.
L'action d'Héroux-Devtek a bondi de quatre pour cent vendredi pour clôturer à 5,98 $, à la Bourse de Toronto.