La direction d’Héroux-Devtek n’a pas l'intention de s’implanter au Maroc, comme elle l'a fait Mexique à la demande de Bombardier.
«Non, nous n’avons pas de plans pour le Maroc (…)», a confié le président d’Héroux-Devtek, Gilles Labbé, en marge d’un déjeuner-conférence, lundi, du Centre canadien de Montréal. Le Maroc, c’est hors de question.»
Bombardier a annoncé, l’automne dernier, avoir pris la décision d’investir initialement 200 M$US au cours des prochaines années pour implanter une nouvelle usine au Maroc.
En plus d’offrir à Bombardier la possibilité de se rapprocher de ses clients d’Europe et du Moyen Orient, la Maroc a aussi l'avantage de lui offrir une main-d'oeuvre à moindres coûts. D’ici 2020, Bombardier compte embaucher 850 personnes au Maroc.
Le Mexique d’abord
Le président d’Héroux-Devtek a dit vouloir développer ses activités au Mexique avant de penser à s'implanter dans un autre pays où les coûts de production sont moins élevés qu'au Canada ou aux États-Unis.
Héroux-Devtek s'est installé au Mexique au cours des derniers mois, après plusieurs années de négociation avec Bombardier qui réclamait ses services au sud des États-Unis. D’ici 3 à 4 ans, M. Labbé souhaiterait atteindre là-bas un niveau de production de 20 à 25 M$ de chiffre d’affaires, ce qui entraînerait la création d’une équipe de 80 à 85 employés en Mexique.
En entrevue, ce dernier a répété que sa croissance au Mexique «ne se fera pas aux dépens de ses usines canadiennes». «C’est pour nous une façon de grandir tout en nous assurant de ne pas perdre nos acquis. Si tu ne le fais pas comme entreprise, tu choisis de laisser une autre le faire à ta place.»
Des propos qui n’auront pas réussi à rassurer ses employés syndiqués de Laval. Lors de leur dernier renouvellement de convention collective, ces derniers ont insisté pour faire ajouter une clause les protégeant contre le risque que leurs emplois soient délocalisés, au Mexique ou ailleurs.
Hier, la valeur du titre d’Héroux-Devtek a baissé de 0,33$, ou de 3,94%, pour s’établir à 8,04$ à la fermeture. Au cours des cinq dernières séances, son action a perdu 0,40$, ou 4,74%.