Après des années de réflexion, l’année 2011 pourrait très bien être celle où Héroux-Devtek s’implantera finalement au Mexique.
Le président de l’entreprise de Longueuil, ne cache son intérêt pour ce projet qui a fait l’objet, avoue-t-il, d’une attention plus soutenue au cours de la derière année. «On regarde cela très sérieusement depuis une année. Nous n’avons pas encore pris de décision finale, mais cela pourrait venir dans la prochaine année», a répondu Gilles Labbé, le président-directeur général de l’équipementier canadien aux questions de LesAffaires.com.
Dans un rapport à l’intention des investisseurs, l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale (FBN), soutient qu’il existe une «forte possibilité» que l’entreprise, inscrite à la Bourse de Toronto, procède cette année à l’annonce de l’établissement au Mexique d’une usine de fabrication d’équipements à faibles coûts.
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Avec des usines au Canada et aux États-Unis (Texas et Ohio) pour l'instant, Héroux-Devtek fait l’objet, comme d’autres, de pressions importantes de la part de nombreux donneurs d’ordre pour qu'elle s’établisse aussi dans ce pays du Sud.
Le gouvernement mexicain, qui débarque à Montréal plusieurs fois par année, est également actif en la matière. L’État mexicain offre, en outres, de généreux arguments pour convaincre les entreprises à implanter leurs activités dans ce pays.
C’est ainsi, par exemple, que Bombardier Aéronautique s’est laissée convaincre de construire une toute nouvelle usine, il y a quelques années, à Queretaro, sise à 250 km au nord de la ville de Mexico. Aujourd’hui, l’avionneur canadien y emploie plus de 300 travailleurs.
«C’est une tendance forte, reconnaît M. Labbé. Bombardier est allé au Mexique, Pratt & Whitney sest installée dans l’Europe de l’Est. Beaucoup de nos clients déjà sur place nous demande de faire de même pour compléter leur chaîne d’approvisionnement.»
Des contrats assurés
«Une chose est certaine, poursuit-il, si nous choisisions de nous y implanter, nous ne le ferions pas pour un seul client. Nous nous ne le ferions pas non plus aux dépens de nos activités d’ici. Cela ne touchera pas le nombre de nos employés.»
Rappelant le style de gestion «conservateur» d’Héroux-Devtek, la FBN prévoit que l’entreprise ne s’y implantera probablement qu’après avoir obtenu l’assurance de l’obtention de contrats d’importance de nombreux donneurs d’ordre.
Selon l’analyste Cameron Doerksen, une décision d’implantation d’Héroux-Devtek au Mexique pourrait finir par convaincre de nombreux autres équipementiers de l’industrie de choisir ce même pays comme zone industrielle à faibles coûts de production.
L’analyste de la Banque nationale accole au titre d'Héroux-Devtek la mention de «surperformance», avec un cours-cible de 9,58$. Peu après midi aujourd’hui, l’action d’Héroux-Devtek se transigeait à 6,26$. Depuis la réouverture de la Bourse de Toronto, le mardi 4 janvier dernier, son titre a gagné 3,47%, avec un prix plancher de 6,00$, le 5 janvier et un sommet de 6,44, le 7 janvier.