Allégée de deux divisions passées aux mains d’Américains le 17 juillet dernier, Héroux-Devtek est soudainement devenue plus attrayante pour d’éventuels acquéreurs.
Le sujet a été abordé de front mardi à l’occasion d’une conférence téléphonique à l’intention des analystes financiers. Sujet, que le président d’Héroux, également président d’Aéro Montréal, Gilles Labbé, a habillement évité répondant qu’une telle décision reviendrait au conseil d’administration de l’entreprise.
Mais la vente des restes de l’entreprise de Longueuil, en voie de redevenir le manufacturier spécialisé dans la conception de trains d’atterrissage qu’elle était au moment de sa fondation, n’a pas été écartée.
C’est qu’en redevenant l’entreprise concentrée dans un seul et même marché, celui de la fabrication des trains d’atterrissage, Héroux-Devtek devient du coup «plus pure» aux yeux des investisseurs, donc plus attrayante, autant pour les actionnaires que pour d’éventuels acquéreurs.
L’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a lui-même soulevé ce fait dans une note aux investisseurs de mardi dernier, soutenant que la transaction «augmentait la possibilité de vente des restes de la compagnie». Cette perception du marché, prédisait-il, risquait d’entraîner une «hausse des multiples d’évaluation, laquelle reflèterait la possibilité accrue d’une éventuelle prise de contrôle ».
Ainsi, écrit-il, si Precision Castparts a accepté de payer 9,5 fois le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) des deux divisions vendues par Héroux-Devtek, le reste de l’entreprise (représentant les deux-tiers de ses revenus) en vaut au moins autant. Au moment de la transaction, le marché évaluait l’entreprise à 4,3 fois son bénéfice.
Après la clôture de la transaction, d’ici la fin août, l’entreprise montérégienne ne comptera plus que 1 000 employés au Canada et aux États-Unis. Une fois la transaction terminée, ses produits d’exploitation dépasseront les 250 M$. Et forte du produit de la vente de deux de ses trois divisions (300M$ au comptant), Héroux sera en mesure de se libérer de l’essentiel de ses dettes.
Les trois principaux actionnaires d’Héroux-Devtek sont, selon Bloomberg, Deans Knight Capital Management, avec 16,1% des actions, la Caisse de dépôt et placement du Québec, avec 13,9%, et le président-fondateur d’Héroux-Devtek, Gilles Labbé, avec 12,44% des actions de l’entreprise.