Malgré l'optimisme de la direction, les employés d’Héroux-Devtek demeurent inquiets pour leur emploi, à la suite de la vente à des intérêts américains, ce mardi 17 juillet, de deux importantes divisions de l’entreprise de Longueuil.
L’entreprise Precision Castparts Corp (PCC), de Portland en Orégon, a accepté de verser 300M$ pour les activités d’Héroux-Devtek à Dorval, à Queretaro au Mexique, à Arlington (Progressive Machine) au Texas, et à Cincinnati (McSwain), en Ohio.
Ensemble, ces quatre usines spécialisées dans la fabrication de produits industriels et d’aérostructure emploient 410 travailleurs, dont une centaine au Québec. Ces derniers oeuvrent surtout à la fabrication de pièces d’avions à l’intention de Bombardier.
Mais alors que le président d’Héroux-Devtek, Gilles Labbé, annonçait ce matin, à l’occasion d’un appel conférence à l’intention des analystes, qu’aucun travailleurs des unités touchées par la transaction perdrait son emploi, Precision Castparts refuse d’en dire autant.
En entrevue avec LesAffaires.com, le directeur des communications de Precision Castparts, Dwight Weber, s’est montré beaucoup moins rassurant pour les travailleurs, soutenant que l’entreprise n’avait jamais pris de tel engagement.
«Nous sommes une entreprise en croissance. Nous avons donc davantage tendance à croître qu’à réduire nos activités. Cela dit, traditionnellement, après une transaction, notre premier objectif est de réduire nos coûts et d’augmenter la productivité des travailleurs. Cela peut se faire de plusieurs façons, pas nécessairement par des coupures de personnel. Mais je ne peux me prononcer sur le cas spécifique des usines acquises aujourd’hui par notre entreprise.»
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Ce manque d’engagement des nouveaux acquéreurs inquiète particulièrement les employés qui, mis à part les propos encourageants de la direction d’Héroux-Devtek, n’ont reçu aucune communication officielle de la part de Precision Castparts.
«La seule chose qu’ils ont pu voir, est le communiqué de l’entreprise annonçant l’acquisition. À l’heure actuelle, nous n’avons reçu aucune garantie que l’entreprise qui deviendra propriétaire ne fera de mises à pied», a expliqué à LesAffaires.com, Pierre Laberge, représentant national du syndicat des employés d’Héroux-Devtek, membre des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA).
«C’est facile de dire que les emplois seront maintenus pour une entreprise comme la nôtre qui ne sera plus propriétaire dans deux mois. Ils auraient beau jeu de dire ensuite qu’ils avaient été mal informés. Ce que nous souhaiterions, est que l’entreprise prenne un engagement écrit de maintient des emplois.»
Et le Mexique
Un autre objet d’inquiétude concerne le développement d’activités, à Queretaro, au Mexique. Au cours des derniers mois, Héroux-Devtek avait pris l’habitude de se montrer rassurant en affirmant vouloir s’implanter dans ce pays qu’à petits pas, et ce jamais au détriment d’emplois situés au Québec ou aux États-Unis.
Est-ce que la stratégie de développement de Precision Casterparts, qui compte 117 usines sur la planète, dont certaines en Chine, démontrera la même sensibilité que celle d’Héroux-Devtek ?, se demande le représentant des TCA. «Sans être défaitiste, affirme M. Laberge, je me permets d’en douter.»
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