Inquiets pour leurs emplois, les travailleurs de l’usine d’Héroux-Devtek, à Laval, cherchent à se prémunir contre le risque que l’entreprise du secteur de l’aéronautique en vienne à délocaliser progressivement ses activités dans des pays à moindres coûts de production.
Dans le cadre des dernières négociations menant au renouvellement de leur convention collective, la semaine dernière, les employés ont tenu à inclure une disposition nouvelle prévoyant le paiement de compensations advenant la fermeture de leur usine.
Rappelons que le mois dernier, Héroux-Devtek a procédé à l’ouverture officielle d’une nouvelle usine de 47 000 pi2, à Querétaro, au Mexique. Voisine du complexe industriel que Bombardier a construit dans cette ville mexicaine au cours des cinq dernières années, cette première phase de 20M$ pourrait être suivie d’une seconde qui porterait sa superficie à 150 000pi2, reconnaît l’entreprise spécialisée dans la fabrication de trains d’atterrrissage.
Affiliés à l'Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale (AIMTA), les travailleurs de Laval ont réussi à faire inclure dans leur nouvelle convention collective le paiement d’une «prime de fermeture d’usine». Cette clause prévoit en outre le paiement par Héroux-Devtek d’une compensation équivalente à une semaine de salaires par année de service, jusqu’à concurrence d’une prime d’une valeur d’un maximum de 14 semaines de salaires.
«C’est quelque chose à laquelle tenaient beaucoup les employés» a expliqué à LesAffaires.com Pierrre Brisebois, agent d’affaires de l’AIMTA. À force de négocier, Héroux a fini par l’accepter.»
8,5% d’augmentation pour trois ans
Dimanche dernier, les syndiqués ont accepté à majorité l’entente de principe intervenue plus tôt avec la direction qui s’attend à une signature finale de cette convention collective au cours des prochaines semaines.
D’une durée de trois ans, plutôt que quatre comme les précédentes, cette convention collective entrera en vigueur le 1er janvier, et devra être respectée jusqu’au 31 décembre 2014. Dans l’attente d’une signature finale dans ce dossier, le directeur corporatif, ressources humaines de Héroux-Devtek, Gilbert Guérin, s’est dit «satisfait de l’issu des négociations» qui duraient depuis un peu moins de deux mois.
Outre la clause de compensation obtenue en cas de fermeture d’usine, les employés ont obtenu une bonification de leurs conditions salariales de 2,5% la première année, suivie de deux augmentations successives de 3% par année, en 2013 et 2014.
Également, afin d’augmenter la productivité et de réduire les absences occasionnelles, le syndicat aurait également obtenu de l’employeur le paiement d’une prime d’assiduité. Dans le cadre de cette entente, certaines heures d’absence occasionnelle non utilisées pourront être payées en temps double.
L'usine de Laval se spécialise dans la fabrication et l'entretien de composants de petite taille utilisés dans les systèmes de trains d'atterrissage et les actionneurs hydrauliques pour commandes de vol.
Outre le Québec et le Mexique, Héroux-Devtek compte des installations en Ontario et aux États-Unis, à Arlington au Texas, de même qu’à Springfield, Cleveland et Cincinnati dans l'Ohio.
À midi, le titre d'Héroux-Devtek se transigeait à 6,64$ l'action à la Bourse de Toronto. Il est demeuré inchangé depuis hier. Au même moment, le S&P/TSX avait gagné 90 points ou 0,78%.