Le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) du Québec, Clément Gignac, se dit aucunement inquiet des licenciements massifs des dernières semaines dans le secteur aérospatial.
« C’est normal. Je ne suis pas inquiet. C’est l’histoire qui se répète», a-t-il affirmé ce matin à Montréal à l’occasion de l’ouverture du Forum innovation aérospatiale 2009. Plus de deux cents chercheurs et ingénieurs de ce secteur assistent à cette conférence biannuelle de deux jours sur l’innovation, organisée par Aéro Montréal.
PLUS: Bombardier élimine 715 emplois de plus à Montréal
PLUS: Conference Board: d'autres baisses de production en vue
PLUS: Bombardier: d'autres mises à pied à venir, selon un Versant Partners
Faisant échos aux questions dont il fait l’objet à l’Assemblée nationale depuis quelques semaines, le ministre a réaffirmé qu’il ne voyait aucune contradiction à parler de reprise économique au moment où des entreprises du secteur annoncent des licenciements par centaines.
La semaine dernière, Bombardier aéronautique a annoncé par exemple la mise à pied de 715 emplois dans la région montréalaise en raison d’une réduction de la cadence de production de ses avions régionaux. Cette décision pourrait avoir des effets sur le niveau d’emplois des fournisseurs, et être suivie d’autres coupures dans le secteur, cette fois, de l’aviation d’affaires.
À la différence du secteur automobile
Disant arborer son ancien chapeau d’économiste, le ministre a expliqué que l’aérospatiale ne pouvait être comparé à l’industrie automobile. «Dans l’aérospatiale, précise-t-il, ça ne prend pas deux mois entre une commande et la livraison comme dans l’industrie automobile.»
Comme l’aérospatiale compose davantage avec des délais de 24 à 36 mois, il est normal à son avis que le secteur vive les rebonds des cycles économiques avec un certain retard. « Quand la récession commence, les livraisons de ce secteur se poursuivent parce que les commandent ont été faites deux ou trois ans plus tôt, dit-il. Et lorsque qu’on a une reprise, malheureusement, on continue de voir des licenciements. C’est aussi simple que cela.»
Disant avoir confiance en la reprise du transport aérien, le ministre affirme avoir bon espoir que ces licenciements sont temporaires. «Les compagnies comme Bombardier, Pratt & Whitney, Héroux-Devtek, CAE et toutes les autres font exactement ce qu’il faut faire, dit-il. En situation de ralentissement économique, c’est le temps d’investir d’innover et de se positionner pour prendre les devants lorsque la reprise se verra confirmée.»