Pour Wen Jiabao, les 4 milliards de yuans (585 milliards de dollars américains) suffiront pour inverser la spirale de contraction qui a coûté à la Chine des pertes de 20 millions d’emplois. Les victimes de ces pertes d’emplois sont pour l’essentiel des travailleurs migrants qui avaient quitté les campagnes pour travailler en ville sur les chantiers de construction et dans les usines.
Ces perturbations au niveau de l’emploi ont fait resurgir des craintes de tensions sociales si la Chine ne parvient pas à ré-embrayer le moteur de croissance économique.
Même si des dépenses supplémentaires n’ont pas été annoncées, la Chine consent à un déficit budgétaire de 950 millions de yuans, soit l’équivalent de 3% de son PIB.
L’absence de nouvelles mesures a déçu les investisseurs qui ont fait chuter les bourses jeudi matin. Ce recul efface le rebond de mercredi quand, emballés à l’idée de dépenses budgétaires supplémentaires en Chine, les investisseurs avaient fait grimper les indices.
Mais en Chine, c’est la sérénité et la confiance du premier ministre dans sa capacité à atteindre ses objectifs que les investisseurs ont retenu. Et l’indice Xinhua de Shanghai a gagné 0,86% jeudi. Le Nikkei de Tokyo a aussi gagné 1,95%.
Pour les économistes qui ont suivi ces évènements, Wen Jiabao n’a pas dit son dernier mot dans son discours de jeudi. «Il se garde des munitions pour un ralentissement encore plus prononcé de la conjoncture internationale», a déclaré à Bloomberg le directeur du département de recherche chinois de la banque Standard Chartered, Stephen Green.
Avec Financial Times et Bloomberg