C’était veille de Noël ce matin à l’assemblée annuelle d’Héroux-Devtek où a été approuvée à quasi unanimité une distribution spéciale demain de quelque 160M$ aux actionnaires.
«Nos actionnaires ont été patients, avec un titre longtemps sous-évalué à moins de 8$. Il est temps de les remercier et de les récompenser», a répondu le président Gilles Labbé, à la sortie de l’assemblée.
Demain, les actionnaires profiteront d’une distribution spéciale au comptant de 5$ par action (157M$). Cette somme se compose d'un remboursement de capital de 85M$, ou de 2,70 $ par action, et d'un dividende spécial au comptant de 72,4M$, ou de 2,30 $ par action.
Cette distribution spéciale aux actionnaires fait suite à la vente en août des activités de la compagnie relative à sa gamme de produits Aérostructure et industriels. Cette vente avait été conclue pour 230M$. Du coup, son action s'était élevée à près de 13$.
Pour la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), propriétaire de 13,5% des actions ordinaires en circulation, cette distribution spéciale permettra d’empocher la rondelette somme de 21,2M$.
Pour le président et chef de la direction de l’entreprise, Gilles Labbé, propriétaire de 12,9% des actions ordinaires en circulation de l'entreprise, cette distribution rapportera quelque 20,2M$.
«Refusant de divulguer comment il entendait utiliser cet argent personnellement, M. Labbé a tenu à préciser par les gains ne profiteront pas qu'aux actionnaires, mais également, par l'entremise de la CDPQ, à l'ensemble des Québécois. «Tout le monde profite aujourd'hui des réussites d'Héroux-Devtek.»
La direction a une fois de plus émis l’avis que cette distribution constituait une utilisation appropriée des ressources financières de l’entreprise, sans compromettre sa santé financière.
«Nous n’avons pas de dette, nous disposons d’une trésorerie de 50M$ et nous avons accès à des crédits de 150M$. Nous pouvons récompenser les actionnaires et croître tout en maintenant une santé financière solide», s’est défendu M. Labbé.
Au nombre des projets, le président a fait savoir que l’entreprise avait identifié des cibles d’acquisition au cours de 2013. M. Labbé a parlé de «quelques acquisitions» dans les secteurs des trains d’atterrissage, de systèmes hydrauliques et de dérivation de porte d’aéronef.
À propos du programme du F-35, actuellement en révision par Ottawa à la suite de la publication d’un nouveau rapport de KPMG, la direction d’Héroux-Devtek s’est montrée peu loquace, si ce n’est pour dire que la décision finale appartenait au gouvernement fédéral, «souverain dans ses décisions», mais qu’à ses yeux, le F-35 demeurait un appareil susceptible d’entraîner à terme un volume de commandes de quelque 3 000 appareils.
Les contrats de Lockheed Martin attribués à Héroux-Devtek en lien avec à cet avion de combat ne seraient pas à risque pour le moment. Mais les choses pourraient changer advenant que le Canada se retire de ce programme.
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«Les conséquences négatives d’une telle décision pourraient être grandes pour l’industrie québécoise», s’est permis de dire John Cybulski, président du conseil d’administration d’Héroux-Devtek.
On estime qu’Héroux-Devtek fabrique l’équivalent de 150 000$ de pièces pour chaque F-35 livré par Lockheed Martin. Avant la transaction d’août dernier, ont évaluait l’apport d’Héroux-Devtek dans chaque appareil à quelque 750 000$.
Peu avant 13 heures, l’action d’Héroux-Devtek se négociait à 12,70$ à la Bourse de Toronto, en hausse de 0,11$, ou de 0,87% depuis l’ouverture.