Spécialiste de l’aviation civile et d’affaires, voilà que Bombardier espère tirer profit davantage de l’industrie militaire.
Comment? En modifiant certains de ses jets d’affaires et commerciaux pour en faire des avions de surveillance d’activités terroristes, des chasseurs de sous-marins ou encore, des avions de sauvetage en mer ou en territoire éloignée, rapporte Bloomberg.
L’entreprise canadienne n’aurait aucune intention de se mettre à faire concurrence aux Raytheon et Lockheed Martin, en construisant des chasseurs ou des avions-espions.
Par contre, elle a la conviction qu’une fois modifiés, ses aéronefs Learjet, Challenger et Q400, par exemple, pourraient intéresser nombre d’acheteurs de ce segment de marché, en particulier en ces temps de réduction des budgets militaires dans plusieurs pays. L’an dernier, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires de la planète ont diminué de 0,5%, s’établissant à 1 750 G $US.
On remarque que pendant que les pays d’Europe centrale et de l’Ouest tendent à réduire leurs dépenses militaires, les pays asiatiques et du Moyen-Orient augmentent leurs dépenses en montrant un appétit particulier pour les avions civils convertis aux besoins d’activités militaires ou de sécurité.
D’ailleurs, depuis 1996, Bombardier aurait vendu dans 35 pays, quelques 300 de ces avions civils au marché de la défense, a confirmé à LesAffaires.com, Haley Dunne, porte-parole de Bombardier.
Les ventes militaires ne représentent encore qu’entre 1% et 2% des 8,6 G $US de revenus de Bombardier Aéronautique. Mais si les projets de l’entreprise se passent comme espérés, les ventes aux militaires pourraient atteindre entre 10% et 20% des revenus de la division aéronautique de l'entreprise canadienne.
Cité par Bloomberg, Ben Boehm, un ancien militaire devenu vice-président avions spécialisés et amphibies de Bombardier, souligne que les gouvernements peuvent économiser beaucoup en contournant le coûteux processus de conception des aéronefs militaires. Les avions coûteraient aussi moins cher à faire voler grâce au réseau d'entretien mondial de Bombardier destiné à ses clients commerciaux.
À titre d’exemple, des Global 5000 vendus par Bombardier sont devenus des plateformes radar aériennes pour l'armée de l'air du Royaume-Uni, alors que d'autres servent à la garde côtière de Suède et du Japon. Des Challenger modifiés sont devenus des avions de recherche et sauvetage, tandis que des Learjet servent d’avions-espions voués à l'interception de signaux.
Cette offensive devrait ouvrir un nouveau front dans la concurrence de Bombardier contre ses rivaux tels Embraer et Gulfstream Aerospace de General Dynamics, qui adaptent aussi leurs aéronefs commerciaux aux fonctions militaires.
Embraer offre par exemple des versions de commandement, de contrôle et de reconnaissance de son aéronef régional ERJ-145, et a tiré environ 17 % de ses ventes de 12,2 milliards en 2012 grâce à sa division défense et aviation gouvernementale.
Peu avant la clôture, le 30 juillet, l’action de Bombardier se négociait à 5,12$ à la Bourse de Toronto, en hausse de 0,06$ ou de 1,19%. Depuis le début de 2013, l’action a progressé de 34,57%.
Au même moment, à la Bourse de New York, l’action d’Embraer se négociait à 34,84$, en baisse de 0,80$ ou de 2,44%. Depuis le début de 2013, l’action de la brésilienne a progressé de 25,25%.
Avec Bloomberg.