Sogerma et Aerolia, filiales à 100% d'Airbus Group, fusionneront au 1er janvier 2015 pour donner naissance à un équipementier aéronautique de rang mondial avec un chiffre d'affaires de 1,65 milliard d'euros (2,34G$ canadiens) et 6100 salariés.
«Numéro 1 européen (devant le britannique GKN) et numéro 3 mondial des aérostructures (derrière les américains Spirit et Triumph), cette future société aura comme axes stratégiques majeurs les fauteuils passagers de classes Affaires et Première où elle est numéro 3 mondial, ainsi que les sièges pilotes avec le rang de 1er mondial ex-aequo», ont-elles annoncé dans un communiqué.
Sogerma est spécialisée dans la fabrication des sièges de classes affaires tandis qu'Aerolia fournit des cabines et des cockpits.
La future société, dont le nom n'a pas encore été dévoilé, aura pour ambition «de renforcer sa position mondiale dans tous ses domaines, visant l'excellence industrielle en accompagnant l'augmentation des cadences de son client principal Airbus, et en développant fortement ses activités avec les autres avionneurs et les compagnies aériennes».
L'entreprise changera de nom «pour mobiliser les salariés autour de ce magnifique projet», a expliqué à l'AFP Cédric Gautier, Président d'Aerolia, pressenti pour prendre la tête de la future entreprise.
Pour autant, les marques Sogerma et Aerolia seront conservées compte-tenu de leur notoriété internationale, a-t-il ajouté. Sogerma, qui compte de nombreuses compagnies clientes en Asie et au Moyen-Orient, restera ainsi la référence pour les fauteuils première classe et affaires. Aerolia aussi. Ce dernier fabrique le fuselage intégré des avions d'affaires Global 7000 et 8000 du Bombardier (Tor., BBD.B).
Le nouveau groupe disposera en outre d'un portefeuille diversifié de clients «sur des marchés en fort développement (72% Airbus, 28% autres avionneurs comme Bombardier et compagnies aériennes)».
En France, elle comptera 4500 salariés ainsi que d'un bureau d'études de près de 500 ingénieurs. Elle disposera en outre de plus de 500 employés sur deux sites industriels en Amérique du Nord ainsi que de plus de 1000 salariés en Afrique du Nord.
L'Amérique du Nord dans le viseur
Sogerma sera «le wagon de tête de cette fusion», a précisé de son côté Pascal Laurent (CFDT).
Selon Philippe Lozano, délégué syndical central CGT, l'opération sera une «fusion-absorption» avec «Sogerma qui absorberait Aerolia».
«Sur le plan juridique, il s'agit d'une fusion-absorption mais dans la pratique, nous allons vers une fusion entre égaux», a souligné Cédric Gautier.
Le siège social de la future société commune sera basé à Toulouse, dans le sud-ouest de la France.
Le syndicat FO a, pour sa part, salué «une bonne nouvelle industrielle», prenant «acte que cette fusion se ferait sans préjudice social».
«Nous devrons passer par une phase de nécessaire réorganisation mais nous ne nous attendons pas à un impact sur l'emploi car nous avons deux entreprises complémentaires -- il n'y a pas de doublons significatifs--, elles sont toutes deux saines et sur une activité en croissance», a insisté M. Gautier.
Il a par ailleurs souligné que le marché nord américain était «très clairement une cible» à venir du futur géant.
«Sur ce marché, les deux entreprises n'étaient pas absentes mais peu présentes», a-t-il commenté. Aerolia travaille activement avec Bombardier. Sogerma dispose d'une filiale de près de 500 personnes en Nouvelle Ecosse qui travaille avec l'américain Boeing.
«Mais il y a très clairement une volonté de passer à une vitesse supérieure. Le relais de croissance pour la future entité est très clairement en Amérique du Nord», a-t-il ajouté.
Actuellement, Aerolia emploie plus de 3400 salariés dans le monde, dont 1400 à Méaulte (Somme), 840 à Saint-Nazaire et 400 à Toulouse. De son côté, Sogerma fait travailler environ 2000 employés dans le monde et possède dans le sud-ouest de la France deux sites (Rochefort, Mérignac) ainsi qu'un bureau d'études à Toulouse.
Le président de Sogerma, Jean-Michel Léonard, qui ne devrait pas être retenu comme dirigeant de la future entité, sera très certainement redéployé au sein d'Airbus Group.