Le fleuron québécois est dans l'oeil du protectionnisme ces jours-ci, à la fois au Canada et aux États-Unis.
Au Canada, malgré l'aide récente d'Ottawa, des inquiétudes demeurent quant à la possibilité que Bombardier (Tor., BBD.B) se laisse tenter par une stratégie de délocalisation graduelle d'emplois d'ici. Des États-Unis émanent d'autres craintes quant aux différents sites de production de l'entreprise et à la future politique libre-échangiste de la nouvelle administration Trump.
Dans les tableaux qui suivent, nous présentons la répartition démographique actuelle de l'effectif de Bombardier, de même que l'origine de ses revenus. On y remarquera que 31 % des ventes de l'entreprise proviennent de chez l'Oncle Sam, alors que l'effectif américain ne compte, lui, que pour 10 % du total des employés du manufacturier québécois.
Est-ce que l'équipe du nouveau président américain, en guerre pour le rapatriement d'emplois, forcera Bombardier à revoir la répartition de ses activités ? La question se pose, admet le professeur Mehran Ebrahimi, du Département de management et de technologie de l'UQAM.
Par contre, l'importance des ventes aux États-Unis n'est pas le seul critère à considérer, avertit le professeur Ebrahimi. «Air Canada est un important client de Boeing. Et plusieurs des appareils produits par Bombardier contiennent plus de 20 % de contenus fabriqués aux États-Unis par des fournisseurs américains. Dans les circonstances, rien n'est certain.»