La direction de Bombardier a réitéré une fois de plus ce matin sa confiance en sa capacité de respecter son échancier et de procéder au vol inaugural de son premier appareil de gamme CSeries «avant la fin juin».
Mais l’état major de Bombardier a dû redoubler d’adresses, en marge de l’assemblée annuelle des actionnaires, pour esquiver toute demande de précision invitant en particulier la direction à se montrer plus précis en identifiant une date de premier vol.
Sera-ce en mai, ou bien juin? Avant, pendant ou après le Salon aéronautique de Bourget (17 au 23 juin), en France? Est-ce que les représentants de la presse y seront conviés, ou non?
À toutes ces questions, une même réponse, floue: un premier vol devrait avoir lieu, «oui»… mais «d’ici la fin juin». Impossible d’obtenir plus de précisions.
«J’aimerais pouvoir vous dire que ça va être telle journée, à telle heure. Mais ça ne fonctionne pas comme cela», a dit, après 15 minutes d’insistance des journalistes, Guy Hachey, président et chef de l’exploitation de Bombardier Aéronautique.
«En fait, a-t-il dit, nous sommes encore à déterminer comment on va procéder à l’événement. C’est le genre d’événement qui présente des défis logistiques complexes. Et au-delà de tout, il faut se rappeler que l’homologation d’un premier vol est une activité très technique, pour laquelle nous voulons accorder toute notre attention plutôt que de gérer des centaines et des centaines de personnes.»
En appui à M. Hachey, Pierre Beaudoin a ajouté qu’un premier vol impliquait un grand nombre de groupes, dont Transport Canada, des équipes en charge de la sécurité aérienne, et d’autres spécialisés en ingénierie. «Il y a tellement de groupes impliqués, que le choix d’une date précise ne sera pas facile», a-t-il dit.
«Cela sans compter la météo!, a-t-il ajouté aussitôt Parce qu’un tel premier vol doit se faire par beau temps.»
Plus tôt, ce matin, Bombardier a dévoilé une hausse de ses revenus de 23% au premier trimestre, mais accompagnée d'une rentabilité demeurée stable par rapport à la même période il y a un an.
Pour la période de trois mois terminée le 31 mars 2013, la multinationale montréalaise a dévoilé un bénéfice net ajusté de 156 M$US ou 0,08 $ US par action, comparativement à un bénéfice net de 150 M$US ou 0,08 $US l’action à la même période l’an dernier. Les analystes tablaient sur un bénéfice de 0,07 $ US par action.
Le bénéfice net a reculé à 148 M$, comparativement à 155 M$ il y a un an.
Les recettes de l’entreprise ont totalisé 4,3 G$ US, comparativement à 3,5 G$ US au même trimestre il y a un an, soit un bond de près de 23%. Bombardier a livré 53 avions au cours du trimestre, comparativement à 37 à la même période il y a un an. Fadi Chamoun, de BMO Marché des capitaux, avait prévu l'expédition de 51 appareils.
Les revenus de la division Aéronautique ont ainsi grimpé à 2,3 G$, contre 1,5 G$ pour le trimestre correspondant de 2012. Le bénénéfice avant intérêts et impôts a bien progressé: excluant les éléments spéciaux, il s'est établi à 101 M$US ou 4,5 % des revenus, comparativement à 66 M$ ou 4,4% des revenus il y a un an.
Par ailleurs, la rentabilité de Bombardier Transport s'est améliorée. Le bénéfice avant intérêts et impôts s'est établi à 139M$ US ou 6,7% des revenus, contre 122 M$ US ou 6,2 % des revenus au trimestre comparable il y a un an.
Le carnet de commandes de Bombardier Aéronautique a légèrement fléchi. Il totalisait 32 G$ US au 31 mars 2013, comparativement à 32,9 G$ US au 31 décembre 2012. Le carnet de commandes de l'entreprise, incluant la division Transport, totalise 63 G$ US, par rapport à 64,9 G$ US au 31 décembre dernier.
L'action de Bombardier a littéralement bondi aujourd'hui à la suite de la présentation des résultats et l'engagement de l'entreprise qu'elle respecterait son échéancier en ce qui a trait au premier vol de son avion CSeries. À 15hres, à la Bourse de Toronto, son titre grimpait de 0,25$, ou de 5,91%, pour s'établir à 4,48$.