Bombardier (TSX:BBD.B) et Republic Airways, jusqu'à présent le plus important acheteur du nouvel appareil de sa gamme CSeries, ont minimisé la portée de la décision prise par le transporteur américain de devenir le client de lancement de l'appareil A319neo de l'avionneur européen Airbus.
La société aérienne américaine a annoncé mercredi avoir signé un protocole d'accord pour l'achat de 40 unités de cet avion de passagers de 124 sièges, principal concurrent de l'appareil de Bombardier. Elle a également commandé 40 A320neo, dans le cadre d'une entente dont la valeur pourrait s'élever à 10 milliards $ US.
Tous les appareils d'Airbus seront équipés du moteur Leap-X de CFM, alternative au turboréacteur à double flux de Pratt & Whitney qui équipera les avions de la CSeries.
Republic a par la suite indiqué, dans différents reportages, que sa commande d'appareils de la CSeries demeurait, les livraisons devant débuter en 2015.
Au début de 2010, Republic était devenue la première société aérienne nord-américaine à commander 40 CS300, le plus gros modèle de la CSeries, dans le cadre d'une transaction évaluée à 3,06 milliards $ US.
Les options prises par le transporteur d'Indianapolis, dans l'Indiana, sur 40 appareils supplémentaires pourraient faire passer le contrat à 6,34 milliards $ US.
John Arnone, porte-parole de Bombardier, a rappelé mercredi que le constructeur montréalais avait obtenu une commande ferme de Republic.
"Les sociétés aériennes de partout comptent différents appareils au sein de leurs flottes", a-t-il écrit depuis le Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, en banlieue de Paris.
Toutefois, des analystes ont estimé que le protocole d'entente signé par Republic soulevait des questions quant aux sérieux du transporteur en ce qui à trait à sa commande d'avions de la CSeries.
Richard Aboulafia, du Teal Group, a affirmé que la commande "jette une ombre sur la CSeries", et il a prédit que le transporteur américain ne retiendrait pas les deux appareils pour sa filiale Frontier Airlines.
Cameron Doerksen, analyste chez Financière Banque Nationale, a de son côté qualifié la commande d'avions A319neo de surprise qui sera perçue de façon négative pour Bombardier.
De la part du plus important acheteur de la CSeries, cette commande laisse "perplexe", a-t-il dit.
"Nous ne croyons pas que cette nouvelle veuille nécessairement dire que la commande de la CSeries est en danger, bien qu'une annulation soit certainement possible", a toutefois écrit M. Doerksen dans un rapport.
"Heureusement, Bombardier a diversifié son carnet de commandes de la CSeries ces dernières semaines, de sorte qu'il est moins exposé à un seul client", a-t-il ajouté.
Les actions de Bombardier ont terminé la séance de mercredi à 6,69 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de 34 cents, soit un peu moins de cinq pour cent, par rapport à leur précédent cours de clôture.