Même si ce n'était pas l'objectif de sa récente restruration, Bombardier n’exclut pas la possibilité de vendre, en tout ou en partie, une ou plusieurs de ses nouvelles entités, advenant qu’une occasion se présente.
Au cours d’une conférence téléphonique à l’intention des analystes ce jeudi, le président de Bombardier, Pierre Beaudoin, a dû se défendre à plusieurs reprises d’avoir provoqué une réorganisation de sa division aéronautique avec l’objectif principal de vendre ou de fusionner une de ses unités.
La semaine dernière, le manufacturier de trains et avions a annoncé le remplacement de sa division aéronautique par trois nouvelles entités: avions d’affaires (5G$US de revenus), avions commerciaux (1,25G$US) et Aérostructures et services d’ingénierie (550M$US). Cette restructuration entraînera la mise à pied de 1 800 employés non syndiqués, ou 15% de son «personnel indirect» (ressources humaines, finances, communication, etc.).
Solutions aux besoins de Bombardier
Plusieurs observateurs et analystes, de la Scotiabank notamment, ont soulevé depuis la possibilité que les changements apportés pourraient rendre plus attrayantes certaines de ses unités à d’éventuels acheteurs ou partenaires désireux d’entrer dans le capital d’une ou plusieurs de ses entités. Cette avenue pourrait permettre à Bombardier de répondre à ses besoins de liquidités, de partager son risque, ou encore de se retirer de tout un secteur comme elle l’a fait par le passé avec sa division de produits récréatifs.
La vente ou la fusion, «ce n’est pas de notre intention», a répété Pierre Beaudoin à plusieurs reprises, en réponse à l’insistance des analystes. «On ne l’a pas fait (cette restructuration) pour cette raison. Ce n’est pas notre intention».
Et si une offre se présentait. La refuseriez-vous ? Excluez-vous cette avenue d'emblée? «Ce n’est pas notre objectif. Ce n’est pas dans nos plans. Je ne veux pas spéculer.»
M. Beaudoin a expliqué la réorganisation du groupe aéronautique par son désir principalement de suivre les activités du groupe «de plus près», de se donner une «structure décisionnelle plus fluide», de se doter de plus d’«agilité et flexibilité», et de «mieux valoriser chacune de ses activités».
Résultats conformes
Résultats conformes
Ce matin, Bombardier a dévoilé un bénéfice conforme aux prévisions à son deuxième trimestre. Pour la période de trois mois terminée fin juin, l’avionneur montréalais a dégagé un bénéfice ajusté de 192M$ ou 0,10$US par action, en hausse de 22% comparativement au bénéfice de 158M$ ou 0,09$US l’action à la même période il y a un an. Le bénéfice ajusté exclut certains éléments spéciaux, dont un gain réalisé à la suite d’un règlement de litige sur l’impôt au troisième trimestre de 2013.
Bombardier a utilisé des flux monétaires de 424M$US au cours des trois derniers mois. En moyenne, les analystes anticipaient une utilisation de flux monétaires de 536M$US.
Le CSeries toujours au sol
Pendant cette période, Bombardier Aéronautique a livré un total de 62 appareils au cours du trimestre, comparativement à 57 au même trimestre il y a un an. Le carnet de commandes de Bombardier Aéronautique atteignait à la fin du trimestre 38,1G$US, comparativement à 37,3G$US au 31 décembre.
Cloué au sol par un incident impliquant un des moteurs depuis mai dernier, le CSeries devrait reprendre les essais en vol «au cours des prochaines semaines», a répété M. Beaudoin, refusant de se montrer plus précis.
Les dates de mise en service prévues des programmes CS100 et CS300 demeurent inchangées au deuxième semestre de 2015. Elles avaient été annoncés précédemment pour septembre 2014.
Peu avant 13 heures, l'action de Bombardier avait reculé de 0,05$ ou de 1,36%, à 3,62$. Au cours des 5 dernières séances boursières, son titre a baissé de 2,16% au cours des cinq dernières séances bourisières, et de 0,94$ ou 20,39% depuis le début de l'année 2014.
Lire Sanctions russes: Bombardier minimise les risques sur ses activités