Malgré un carnet de commande de plus en plus léger, la direction de Bombardier n’a pas l’intention de réduire sa cadence de production de sitôt.
C’est ce que Pierre Beaudoin, président et chef de la direction de l’entreprise, a assuré ce matin au cours d’une conférence téléphonique, écartant du coup toute possibilité de mises à pied massive à ses installations manufacturières canadiennes du Québec et de l’Ontario, aux cours des prochains mois.
«Nous espérons qu’on aura la possibilité de revoir (la cadence) à la hausse dans l’avenir. Mais pour ce qui est d’une réduction, on ne pense pas qu’on va devoir la réduire», a répondu M. Beaudoin.
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L’avionneur n’a accumulé que quatre nouvelles commandes de jets régionaux (CRJ, Canadair Regional Jet) entre février et la fin décembre 2011, des avions 50 à 100 sièges longtemps considérés comme le pain et le beurre de la division aéronautique. En 2011, Bombardier a livré 46 CRJ et ne comptait plus, en date du 31 décembre, que 48 appareils dans son carnet de commande.
Par ailleurs, pendant la même période, Bombardier n’a réussi à vendre que sept avions turbopropulsés Q400, sa pire performance depuis 2003. En 2011, Bombardier a livré 54 Q400, et ne comptait plus, au 31 décembre, que 24 appareils dans son carnet de commande.
Un optimisme durable?
Est-ce que ce carnet de commandes permettra à Bombardier de maintenir sa cadence intacte pendant toute l’année 2012?, a demandé LesAffaires.com. Confiant, le président a dit l’espérer, soutenant «avoir un bon plan» pour y parvenir.
Entre autres, M. Beaudoin a dit voir naître de nouveaux marchés pour les avions régionaux en Europe et en Amérique du Nord. Le lancement d’une nouvelle compagnie aérienne régionale par WestJet constitue une belle occasion, a estimé M. Beaudoin.
«Nous sommes convaincus que nous avons l’appareil turbopropulsé que WestJet a besoin. Mais il nous faut remporter la vente, ce qui n’a pas encore était fait.»
Féroce compétition
La performance de Bombardier dans le créneau des avions commerciaux contraste avec celle de deux compétiteurs. La brésilienne Embraer aurait enregistré par exemple 124 commandes d’avions régionaux l’an dernier, selon Bloomberg.
De son côté, ATR (Avions de Transport Regional), une coentreprise de l’italienne Finmeccanica et d’EADS (European Aeronautic, Defence & Space Co.) a vendu 157 turbopropulsés.
Dans ses perspectives de 2012, Bombardier a dit vouloir livrer un total de 55 avions commerciaux en 2012, soit la moitié de la centaine de Q400 et CRJ que Bombardier a livré en 2012.
Au terme d'une journée difficile en Bourse, le titre de Bombardier a chuté de 0,45$, ou de 9,47%, à 4,30$. Au cours des 5 dernières séances, soit depuis le 24 février dernier, l'action de Bombardier a chuté de 11,70%, ou de 0,57$.