Bombardier a confirmé ce matin devoir retarder le lancement de son nouveau Learjet 85.
D’abord attendue pour 2013, la mise en service de ce tout nouvel avion d’affaires est maintenant repoussée à l’été 2014.
«Bien que nous ayons relevé avec succès plusieurs défis, le calendrier du programme a été affecté. Nous avons pris du retard, mais nous avons confiance de pouvoir respecter notre prochaine échéance», s’est défendu le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, lors d’une conférence téléphonique à l’intention des analystes financiers.
Il s’agit de la deuxième fois en quelques mois que l’avionneur canadien repousse le lancement d’un nouvel appareil. En novembre dernier, Bombardier a repoussé à la fin de juin 2013 le premier vol de son premier appareil de la famille CSeries. Ce dernier devait à l’origine être mis en service avant la fin de 2012.
Les causes des retards des deux nouveaux aéronefs de Bombardier sont difficilement comparables, a expliqué M. Beaudoin. Selon ce dernier, les problèmes rencontrés dans le programme du nouveau Learjet auraient surtout à voir avec le défi que représente la construction d’un avion entièrement fait de matériaux composites.
Des effets sur l'emploi?
«Cela n’a rien à voir avec le moteur (le PW307B de Pratt & Withney), déjà utilisé, ou la coordination des systèmes des différentes composantes. Nous comprenons très bien le problème et savons comment le régler», a rassuré M. Beaudoin, soucieux de ne pas se montrer trop spécifique.
Mais le programme aurait déjà franchi plusieurs étapes clés. En outre, le fuselage pressurisé de l'appareil d'essai serait complété, les fuselages avant et arrière et l'empennage ont été raccordés, et le train d'atterrissage a été installé.
Le président a également gardé le silence lorsque questionné sur l’impact qu’aurait ce retard de développement sur les travailleurs de Bombardier, tant à Montréal, qu’à Wichita, aux États-Unis. «Ce n’est pas quelque chose que nous désirons divulguer», s’est-il limité à dire.
Mutisme également, lorsque questionné sur l’ampleur du carnet de commande du learjet 85. «C’est de l’information que nous ne divulguons pas. Le Learjet 85 évolue dans un marché très compétitif. Nous ne pouvons nous permettre une telle transparence.»
Le président de Bombardier s'est par contre dit confiant que ce retard n'entraîne trop d'annulations de commandes. «Il y aura des mouvements, peut être aussi des annulations.» Mais si tel devait être le cas, a-t-il poursuivit, ce serait surtout pour des raisons de difficultés financières de clients ou encore par désir de certains de choisir un autre appareil afin de s'assurer d'une livraison plus rapide.
Le CSeries respecte le calendrier
Par ailleurs, la direction a confirmé que le développement du programme d’avions CSeries suivait son cours normal, malgré le report annoncé de mise en service. Le vol inaugural du CSeries aura lieu «autour de la fin juin», a promis M. Beaudoin.
Le premier véhicule d'essai en vol serait à un stade avancé d'assemblage à Mirabel, toutes les structures primaires de l'avion étant maintenant assemblées. Les ailes, le train d'atterrissage, et les stabilisateurs vertical et horizontal ont été installés.
Hier, le moteur qui propulsera les avions CSeries, la turbosoufflante à réducteur PW1500 de Pratt & Whitney, a été certifié par Transports Canada. Des progrès auraient aussi été réalisés dans la production d’autres véhicules d'essai en vol, qui s’ajouteront au premier.
Peu après 12h30, l'action de Bombardier se négociait à 4,00$ à la Bourse de Toronto, une baisse de 0,28$ ou de 6,54% depuis la fermeture d'hier. Depuis le début de l'année, l'action de Bombardier a progressé de 0,52$, ou de 13,83%.