Aéroports de Montréal (ADM) ne prévoit réclamer aucun dédommagement à Air France à la suite de sa décision de retirer son A380 de sa liaison quotidienne Montréal-Paris.
Le mastodonte ailé a effectué son dernier départ de l’Aéroport Montréal-Trudeau le 27 octobre dernier, soit moins de deux ans après son premier atterrissage à Montréal, le 22 avril 2011.
Le hic est qu’afin d’accueillir ce nouvel appareil, ADM avait dû encourir d’importants travaux pour ajuster la barrière et la porte d’embarquement, aux besoins particuliers de ce nouvel avion d’Airbus.
En outre, la porte 55 de l’aéroport Montréal-Trudeau, de Dorval, a été spécialement conçue pour accueillir cet appareil aux dimensions inégalées. ADM avait également dû acquérir deux passerelles pour permettre aux passagers d’accéder à chacun des deux ponts de l’appareil de 555 passagers.
Aujourd’hui, ADM dit être incapable d’évaluer la valeur de ces travaux et acquisitions, dont l’organisme se faisait pourtant une fierté de souligner au moment de l’inauguration de la jetée transfontalière en 2008. Tout au plus, l’organisme évalue à «moins de 200 000$» le coût d’acquisition des deux passerelles requise par l’A380. La jetée transfontalière a été aménagé, elle, à l’aide d’un investissement de 356 M$.
Pas de poursuite
Quoi qu’il en soit, ADM affirme ne pas prévoir entreprendre de recours afin qu’Air France la dédommage de quelque manière que ce soit, maintenant que le transporteur français eut décidé de couper court à ses liaisons transatlantique entre Montréal et Paris.
«L’aventure a été extraordinaire. Ça a été un honneur de pouvoir accueillir cet appareil chez nous, affirme Christiane Beaulieu, vice-présidente aux Affaires corporatives d’ADM. Mais maintenant qu’Air France a décidé de le retirer, nous pourrons quand même continué d’utiliser ces équipements.»
De fait, le poste le poste de stationnement avec deux passerelles a été a été conçu pour accueillir également des nouveaux appareils, tel que B777-300 de Boeing et le A340-600 d’Airbus.
Ainsi, même si Air France dispose d’une priorité d’accès à la porte 55, d’autres transporteurs utilisant des appareils de grande capacité comme les B747 de Corsair, British Airways et Qatar Airways peuvent l’utiliser pour l’embarquement et le débarquement.
«Comme ces passerelles sont flexibles, elles peuvent être déplacées et utilisées à tous les vols d’Air France, peu importe l’appareil», insiste le transporteur français.
Moins de classes supérieures
Plus tôt cet été, Air France KLM a justifié sa décision de retirer son avion vedette de Montréal en raison d'une trop faible demande, en particulier pour ses lucratifs sièges de classe supérieure. L'A380 de 516 sièges comprend 9 sièges de classe Première, 80 de classe Affaires et 38 de la classe Premium économique.
Ces sièges de classes supérieures trouveront davantage preneurs dans les villes de New York, Washington, Johannesbourg, Los Angeles, Tokyo et Singapour, où Air France a décidé de maintenir le service.
Depuis le 28 octobre, Air France a remplacé à Montréal son A380 (516 sièges), par un Boeing 777 de 383 sièges. Ce dernier prendra le relais jusqu'au 2 décembre, après quoi il sera remplacé par un Boeing 747 de 432 sièges jusqu'en avril.
Le Boeing 777 compte 383 sièges, dont 66 de classes supérieures. Le Boeing 747 compte lui 432 sièges, dont seulement 36 de classes supérieures.
Enfin, Air France continuera d'utiliser à Montréal son A340 de 275 sièges. Ce dernier compte 51 sièges de classe supérieure.
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